Le besoin de former des personnels spécialisés en lutte contre la cyber-délinquance s’accentue en parallèle des menaces qui pèsent sur les entreprises et institutions du monde entier.
Fort de ce constat, l’Université de Technologie de Troyes (Aube) annonce qu’elle va ouvrir une licence professionnelle « Enquêteur Technologies Numériques » en partenariat avec la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale.
Ce projet était prévu depuis 2009. En effet, l’UTT et la Gendarmerie Nationale sont les pilotes de la partie française du projet 2CENTRE, financé par la Commission européenne.
Il vise à créer un réseau européen de centres d’excellence de formation et de recherche en matière de lutte contre la cyber-criminalité.
« Confrontés à la multiplication des risques et des menaces, les connaissances scientifiques, technologiques, juridiques et linguistiques des enquêteurs doivent s’adapter à l’évolution rapide de la cyber-criminalité qui englobe aussi bien les délits informatiques que la pédophilie ou encore le détournement de moyens de paiement » , indique l’UTT dans un communiqué.
Qui peut accéder à ce programme de formation très pointu et qui va vraisemblablement confronter les étudiants à des situations difficiles à gérer ?
Cette licence professionnelle, dont les premiers cours débuteront mi-janvier, s’adresse aux gendarmes enquêteurs « Technologies Numériques », spécialistes de la lutte contre la cyber-criminalité (NTECH).
« Il leur faut pouvoir prouver, pendant une garde à vue de 24 heures, l’existence de photographies pédophiles, même apparemment effacées, sur tous les supports numériques trouvés sur ou chez la personne mise en cause, de la clé USB au disque dur de la box ADSL » , précise l’université.
Les experts de la Gendarmerie mis à contribution
Elle précise que « la formation allie apports académiques (en informatique et réseaux, risques et menaces contemporaines) et apports professionnalisants. »
Les cours seront dispensés par une équipe spécialisée de l’UTT et des experts de la Gendarmerie Nationale.
Au terme de la formation, les compétences seront principalement l’analyse des supports numériques, l’intervention chez un particulier ou une entreprise, le conseil technique auprès de magistrats, l’évaluation de saisines, ou encore la participation à l’enquête judiciaire.
Enfin, les participants étant amenés à travailler sur des affaires à l’échelle internationale et étudier des documents techniques rédigés en anglais, ils seront également formés à ce type d’opérations.
« Après quelques années, certains diplômés de la licence professionnelle NTECH pourront suivre le master ‘Sécurité des Systèmes d’Information’ de l’UTT qui leur ouvrira les compétences permettant d’intervenir dans des enquêtes plus complexes (réseau d’entreprise, international…) » , conclut l’université.
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