Cyber-défense : la France assume la « lutte informatique offensive »

La « lutte informatique offensive » sort de l’ombre dans le domaine de la cyber-défense.

Un mot pudique pour évoquer des attaques informatiques dans un cadre d’interventions militaires.

Jusqu’ici, on avait tendance à en parler à demi-mots dans les cycles de conférences abordant l’usage des armes informatiques. Mais le ministre de la Défense a clairement évoqué ce sujet lors d’une allocution dans le cadre d’un colloque international sur la cyber-défense organisé à Paris jeudi.

« Le cyber n’est cependant plus seulement un enjeu défensif, et je voudrais aujourd’hui m’engager avec vous sur un terrain dont la sensibilité n’a égale que l’importance qu’il revêt : je parle ici, employons le terme, de lutte informatique offensive », a déclaré Jean-Yves Le Drian, selon la retranscription fournie par le service de presse du ministère de la Défense.

« La France dispose de capacités offensives. Elles sont encore limitées mais la voie est tracée pour leur développement. Puisque nos ennemies sont aujourd’hui équipés de moyens informatiques, de communication, de surveillance, détection ou ciblages sophistiqués, il y a là pour nous une nécessité de collecter du renseignement, de cibler parfois pour frapper. »

Cet angle de cyber-défense avait été évoqué dans le Livre Blanc de la Défense nationale de 2013.  Il est désormais clairement assumé par les plus hautes autorités de l’Etat.

« Pour nos forces armés, le premier enjeu est d’intégrer le combat numérique, de le combiner avec les autres formes de combat », considère Jean-Yves Le Drian.

« Ce nouveau domaine est devenu un domaine militaire à part entière, dans lequel il faut positionner ses forces, défendre sa puissance et y exploiter toutes les opportunités pour vaincre l’adversaire. »

Le ministre de la Défense insiste : « l’arme informatique doit apporter un appui maîtrisé aux forces conventionnelles. »

A travers la loi de Programmation militaire 2014-2019, une enveloppe d’un milliard d’euros est dédiée à la cyber-défense. Ce qui  se traduira par le recrutement d’un millier d’agents dans cette période qui seront enrôlés dans les états-majors, la DGA et les services de renseignement.

Une unité spéciale de cyber-défense sera « pleinement opérationnelle en 2018 » selon Jean-Yves Le Drian. « Mais son noyau est déjà en place. »

(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Imilian)

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