Cyber-espionnage : les géants du Web réclament plus de « transparence »
Accusé de faciliter l’accès à leurs réseaux de données pour le compte de la NSA, un collectif réunissant Google, Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo et AOL interpelle le Congrès pour ouvrir un « débat public éclairé ».
Les « géants du Web » vont-ils parvenir à bousculer les méthodes de renseignement ?
Au regard du cyber-espionnage à grande échelle réalisée sous la houlette de la NSA, les groupes Internet sont pointés du doigt, accusés de connivence voire de complicité avec la NSA.
Ont-ils vraiment le choix ? Difficile de résister face à la puissance des agences de renseignement américaines qui mettent en avant la lutte contre le terrorisme pour monter des programmes de surveillance massive ou ciblée par voie électronique.
En fin de semaine dernière, un collectif réunissant Google, Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo et AOL ont adressé une lettre aux commissions de la Justice de la Chambre des Représentants et du Sénat.
Objectif : tenter de sensibiliser le Congrès aux risques de dérives qu’ils perçoivent dans le monde du renseignement et d’améliorer leur image de marque écornée après la série de révélations d’Edward Snowden.
« La transparence est une première étape cruciale pour un débat public éclairé mais il faut en faire davantage », estime le collectif des plus grands groupes Internet émanant des Etats-Unis.
Trois d’entre eux – Google, Yahoo et Facebook – ont ouvert des procédures devant la justice pour réclamer le droit d’en dire plus sur les demandes de renseignement formulées par les autorités américaines.
« Nous considérons que les pratiques de surveillance du gouvernement devraient également être réformées par des protections supplémentaires de la vie privée et un contrôle renforcé de ces programmes. »
La semaine dernière, le Washington Post révélait l’existence du programme « Muscular », que la NSA et GCHQ (agence britannique de renseignement) exploitent en commun.
Celui-ci permet d’intercepter des données transitant par les réseaux de fibres optiques utilisées par Google ou Yahoo.
Les lignes commencent-elles vraiment à bouger au niveau de l’administration Obama ?
« Dans certains cas, je vous le concède, comme l’a fait le président Barack Obama, certaines de ces actions sont allées trop loin et nous allons nous assurer que cela n’arrive plus à l’avenir », a déclaré jeudi le Secrétaire d’Etat John Kerry.
Le même jour, la commission du Renseignement du Sénat américain validait une réforme du corpus de loi régissant les activités de surveillance des services de renseignement.
Mais la procédure de modification par voie du Congrès est longue et les avancées vers davantage de transparence seraient timides.
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Quiz : Géants du web : qui a racheté quoi ?
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