Microsoft, Yahoo et Cisco adressent une piqûre de rappel au gouvernement américain sur la question des collectes massives de données réalisées par la NSA dans le cadre du programme de surveillance électronique PRISM.
Les trois multinationales invitent les autorités à faire preuve de plus de transparence concernant ces pratiques de cyber-espionnage. Elles réclament par ailleurs l’instauration d’un cadre de coopération international afin d’harmoniser les politiques de protection de la vie privée. Vice-président des affaires légales chez Microsoft, Brad Smith estime qu’il reste « encore beaucoup de travail à faire en la matière« .
John Chambers, P-DG de Cisco, a repris ces déclarations lors du Forum économique mondial de Davos (Suisse). Marissa Mayer, patronne de Yahoo, a fait de même, comme le note CNN.
Cet effort commun s’inscrit dans la continuité des démarches initiées en octobre dernier par un collectif réunissant Google, Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo et AOL. Les six entreprises avaient tenté de sensibiliser le Congrès aux implications du dossier PRISM en adressant une lettre aux commissions de la Justice de la Chambre des Représentants et du Sénat, afin de solliciter « un débat public éclairé ». Quelques semaines plus tard, LinkedIn et Twitter se joignaient à la coalition, qui publiait une lettre ouverte – dont le président Barack Obama avait reçu copie – pour exiger une réforme urgente des écoutes électroniques, notamment par l’instauration de garde-fous juridiques.
Un combat stratégique pour les groupes Internet, dont l’image est d’autant plus affectée que le technicien Edward Snowden, instigateur du dossier, multiplie les révélations par presse interposée. Les enjeux économiques sont considérables pour l’industrie IT américaine, avec un manque à gagner de 35 milliards de dollars à l’horizon 2016, selon le think tank « The Information and Innovation Foundation ». Les premiers effets du programme PRISM se font déjà ressentir : Cisco a remarqué une certaine hésitation face à ses offres sur les marchés émergents, tout particulièrement en Chine, avec des ventes en baisse de -18% ce trimestre.
Dans ce climat d’incertitude, les approches divergent, mais la transparence s’impose comme un mot d’ordre. Tour à tour, Microsoft, Facebook, Yahoo ou encore LinkedIn ont publié des rapports listant l’ensemble des demandes effectuées par le gouvernement américain dans le cadre d’enquêtes judiciaires ou de sécurité nationale. Certains ont même lancé des procédures en justice pour réclamer le droit d’en dévoiler davantage sur la teneur de leurs relations avec le renseignement américain.
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