Cyber-espionnage : la Toile se dresse contre les pratiques de la NSA
Au nom du droit à la vie privée, une coalition de groupes activistes, d’entreprises IT et d’organisations mène, ce 11 février, un mouvement mondial et pacifiste contre la surveillance de masse sur Internet.
Plusieurs milliers de sites Web et d’internautes communient aujourd’hui sous la bannière « The Day We Fight Back » pour protester contre les opérations massives de cyber-espionnage menées par le renseignement américain.
Organisée à l’initiative de collectifs activistes et de sociétés Internet, cette journée vise plus globalement à générer une prise de conscience quant aux programmes d’écoutes électroniques mis en place par de nombreux gouvernements… avec des implications sur la vie privée. Les jalons de cette « manifestation virtuelle » avaient été posés début janvier, à la veille du premier anniversaire de la disparition d’Aaron Swartz. Le codirigeant du réseau social Reddit, fervent défenseur d’un Web ouvert, avait été retrouvé pendu dans son appartement de New York.
« The Day We Fight Back » a également été instauré pour célébrer l’abandon de la proposition de loi SOPA (« Stop Online Piracy Act »), qui visait à brider la Toile au nom de la lutte antipiratage. Des groupes comme eBay, Google, Twitter, Wikipedia ou encore Yahoo s’étaient insurgés contre ce projet de législation jugé liberticide. Dans ses grandes lignes, le texte suggérait de couper les liens vers des sites censés enfreindre le copyright. Tombé depuis lors aux oubliettes, il était assimilé, par ses détracteurs, à une forme de censure d’État telles celles pratiquées en Chine, en Malaisie et en Iran.
Plus de 5000 sites ont répondu à l’appel. Ils se sont engagés à manifester leur opposition aux méthodes actuelles de renseignement via une bannière redirigeant vers une pétition destinée expressément à l’administration Obama. Récapitulant treize principes pour le maintien de la vie privée en tant que droit fondamental, le document compte à l’heure actuelle plus de 80 000 signataires parmi lesquels Mozilla, Tumblr, Greenpeace, Human Rights Watch et Amnesty International.
Un hashtag #stopspying a été mis en place pour l’occasion. La communauté organise par ailleurs divers événements à travers le monde : des conférences-débats à San José (Costa Rica), Galway (Irlande) et Karslruhe (Allemagne) ; des manifestations à Londres (Canada) et Copenhague (Danemark) ; un hackaton à Belgrade (Serbie) ; des « cryptoparties » à Brighton (Royaume-Uni) et Graz (Autriche)… En France, La Quadrature du Net a récemment lancé un programme d’observation des activités de la NSA.
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