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Cyber-sécurité : quels leviers pour Wallix qui arrive en Bourse

Wallix croit en ses capacités de croissance via la Bourse.

La semaine dernière, l’éditeur français de solutions logicielles pour tracer les comptes stratégiques à privilèges et pour gérer les droits d’accès dans les réseaux d’entreprises a précisé la configuration de son introduction sur Alternext Paris.

L’augmentation de capital est escomptée à 7,5 millions d’euros sur la base d’un prix égal au point média de la fourchette indicative de prix de l’offre (soit 10 euros). Car la fourchette indicative de prix est fixée entre 9 et 11 euros. La période de souscription s’étend du 28 mai au 10 juin. Le début des négociations de l’action Wallix sur Alternext devrait démarrer le 16 juin.

En cas d’option déclenchée de surallocation, Wallix pourrait lever jusqu’à 10 millions. 23% du capital de la société sera négocié au flottant au bout de ce processus.

L’apport financier servira à renforcer les équipes commerciales, marketing et support, tout en poursuivant l’effort produits et R&D.

Wallix veut passer du PSM au PAM…Explication de texte

Lors d’un déjeuner presse organisé jeudi 28 mai, les co-fondateurs – Jean-Noël de Galzain et Amaury Rosset – ont précisé leur vision marché et business pour devenir « un champion européen » de la sécurité IT.

« Nous sommes un peu une locomotive dans ce secteur. La France est bien placée dans ce secteur en raison de ses expertises dans les mathématiques, la cryptographie et le cyber », considère Jean-Noël de Galzain, qui dispose de la casquette de Président du Directoire de Wallix.

Assis sur le segment Privileged Session Management (PSM, solutions de traçabilité des comptes à privilèges), l’éditeur compte étendre ses prérogatives vers la dimension Privileged Account Management (PAM, coffres forts à mot de passe).

Cette évolution de positionnement permettrait à Wallix de monter en gammes pour concurrencer le modèle de CyberArk Software, qui a levé 85,8 millions de dollars avec son IPO au Nasdaq en septembre 2014 et dont la valorisation dépasse désormais les 2 milliards de dollars. Le marché PAM est évalué par Wallix à un milliard de dollars à l’horizon 2018.

Comment y parvenir ? Si Wallix communique beaucoup sur ses ambitions de grossir en croissance organique, ses dirigeants n’excluent pas de procéder à des opérations de rachats de sociétés (pourquoi pas piocher dans le vivier Hexatrust ?) pour accélérer le développement.

Au-delà de la visibilité recherchée sur le marché avec l’introduction en Bourse, Wallix pourrait également utiliser cette soupape de financement pour acquérir des compétences externes. La société compte faire croître ses effectifs de 34 personnes en 2014 à 130 personnes d’ici 2018.

Outre le développement de sa solution phare de gestion d’accès et de traçabilité des actions sur les comptes à privilèges (Wallix AdminBastion ou WAB), l’éditeur français compte déjà sur ses forces pour étoffer son catalogue produits d’ici 2016 avec un portail destiné aux hébergeurs de cloud et infogéreurs (livraison prévue au 3ème trimestre 2015) pour viser les petites entreprises et un système de gestion des mots de passe (escomptée courant 2016) pour ses clients grands comptes.

En 2014, la société affiche des résultats à renforcer : le chiffre d’affaires s’élève à 3,9 millions d’euros (contre 2 millions en 2012). L’éditeur redresse progressivement la barre : il affiche une perte opérationnelle de 322 000 euros (- 1,2 million d’euros il y a trois ans) et une perte nette de 321 000 euros (contre plus d’un million en 2012). Le déficit serait creusé en 2016 mais un retour à l’équilibre (« break-even ») à l’échéance 2017 est plausible.

Wallix peut compter sur des revenus récurrents qu’il génère à travers sa base de 220 clients actifs (panier moyen : 32 000 euros). Le top 10 de ses clients permet de générer 33% du CA.

Entre 2013 et 2014, l’apport des licences logicielles a bondi de 53% (2,4 million d’euros en 2014), souligne Amaury Rosset, qui dispose de la casquette de directeur financier. C’est sa principale source de revenus devant la maintenance (contrats de 1 à 3 ans) et les services infogérés.

Sur le volet logiciel, les clients proviennent de divers horizons : industries et services (32%), administration publique (31%), banque et assurance (26%) et télécoms et services cloud (11%).

Le développement de Wallix sera orienté à l’international (32% du chiffre d’affaires en l’état actuel).

L’éditeur compte couvrir des plaques géographiques importantes comme l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie-Pacifique en étendant son réseau de distribution indirecte.

Le recours à des partenaires intégrateurs et distributeurs constitue un pilier essentiel du business. Une proportion de 55% du CA de Wallix est générée par 10 partenaires intégrateurs (50 en tout).

Les OIV en France : une cible de choix pour Wallix

En France, en dehors des règles de conformité de plus en plus imposantes pour les grandes entreprises, la cerise sur le gâteau pour Wallix serait identifié chez les opérateurs d’importance vitale (OIV).

On entre dans le cœur des intérêts de la nation. Et Wallix estime avoir une carte à jouer dans ce domaine en raison de l’application de la directive Network & Information Security (NIS) que la France a traduit sous la forme d’un décret d’application du 29 mars 2015.

Les 218 OIV, tous domaines confondus (énergies, télécoms, santé, alimentation, transport…) devront installer d’ici trois ans des logiciels certifiés de détection des intrusions informatiques. Et, sur le segment du PSM, Wallix est le seul éditeur disposant de la certification ANSSI.

Dès novembre 2013, il revendiquait que sa solution Wallix AdminBastion avait obtenu la Certification de Sécurité de Premier Niveau (CSPN) attribuée par l’agence nationale de sécurité informatique dans la catégorie « Identification, certification et contrôle d’accès ».

Une marge d’avance appréciable face aux solutions internationales qui ont investi le marché français (Balabit et Observe It).

Les co-fondateurs de Wallix. A gauche de la photo : Amaury Rosset, Directeur financier, et, à droite, Jean-Noël de Galzain, Président du Directoire.

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