Cyber-surveillance : Google rêve d’un PRISM plus transparent
CEO de Google, Larry Page appelle le renseignement américain à davantage de transparence concernant le programme de cyber-espionnage PRISM.
Atteinte à la vie privée, mise en danger du fonctionnement démocratique et de l’activité des entreprises IT : Larry Page se montre dédaigneux envers le programme PRISM.
Dans le cadre de la conférence TED organisée à Vancouver, le cofondateur et CEO de Google a réitéré son appel à davantage de transparence sur les techniques de cyber-espionnage exploitées par le renseignement américain. Sollicitant « un débat éclairé », il a déploré le secret entretenu par l’administration Obama : « C’est vraiment décevant que le gouvernement ait fait tout cela […] sans en avertir les principaux intéressés [les groupes Internet, ndlr] ». Et d’ajouter : « Quel dommage que nous nous retrouvions aujourd’hui dans une position si délicate, contraints de protéger nos utilisateurs« .
Interrogé par le journaliste et présentateur TV Charlie Rose, Larry Page a reconnu que certaines informations liées aux menaces terroristes ne pouvaient être dévoilées. Pour autant, le principal dirigeant de Google assure croire à la nécessité d’instaurer davantage de transparence « afin que chacun puisse mieux comprendre les mécanismes des lois sur la surveillance » et juger si elles servent l’intérêt national. Il estime ainsi que certains critères « opaques » devraient être rendus publics.
A l’heure actuelle, les groupes high-tech sont autorisés à communiquer partiellement la teneur de leurs relations avec le renseignement américain en matière de cyber-surveillance. Conformément aux directives édictées par le président Obama dans le cadre de sa réforme des écoutes électroniques aux États-Unis, les « rapports de transparence » publiés par Microsoft, Facebook, Google et consorts peuvent notamment inclure le nombre de requêtes reçues de la part des autorités. Mais il reste impossible de déterminer quelle agence a sollicité quel élément en particulier… et pour quel motif, sinon celui d’enquête judiciaire ou de sécurité nationale.
Larry Page prétend par ailleurs ne pas avoir eu vent du programme PRISM avant les révélations d’Edward Snowden. Des propos qui contredisent la version avancée la veille par le général Rajesh De. Interrogé par une commission sénatoriale, ce responsable juridique de la NSA avait assuré que la collaboration des groupes Internet était « obligatoire et légale » en vertu du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), loi de 1978 décrivant les procédures de surveillance physique et électronique.
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