«Il est important pour nous de renouer le dialogue dans l’ère post-Snowden». Ainsi Jeh Johnson, a-t-il ouvert son propos dans le cadre d’un sommet Cybersécurité organisé par la Maison Blanche à l’université de Stanford.
Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure en appelle à davantage de collaboration entre les sociétés privées et le gouvernement en matière de cyberdéfense, dans le cadre d’un plan d’action esquissé par Barack Obama.
Au même titre que les secteurs de la finance, de l’énergie et de la santé, les entreprises technologiques sont concernées par l’ordre exécutif signé que le président des Etats-Unis a signé ce vendredi 13 février.
Le texte encourage la création de structures dénommées ISAO (« Information Sharing and Analysis Organizations ») et qui agiraient comme intermédiaires entre public et privé pour simplifier le partage de ressources sur des menaces spécifiques. Il pourrait s’agir aussi bien d’organisations associatives que d’entreprises indépendantes.
Le département de l’Intérieur superviserait l’activité de ces ISAO – afin qu’ils définissent et appliquent plus rapidement politiques et protocoles de sécurité – et gérerait l’éventuel partage de données classifiées.
Dans le prolongement de cette initiative, Barack Obama cherche à débloquer, au budget 2016, une enveloppe de 14 milliards de dollars pour améliorer la cyberdéfense. Notamment à travers des accords internationaux comme celui signé en janvier avec le Royaume-Uni.
Pour améliorer leurs mécanismes de lutte contre le cybercrime, les deux pays vont s’attaquer mutuellement en visant initialement le secteur de la finance. La direction des opérations sera confiée à une cellule commune composée d’agents sélectionnés au sein du MI5 et du GCHQ (renseignement britannique) ainsi que du FBI et de la NSA (agences américaines), avec des relais des deux côtés de l’Atlantique.
Mais les entreprises privées accepteront-elles de jouer le jeu alors qu’elles subissent encore le contrecoup des accusations d’Edward Snowden quant à leur connivence avec le gouvernement américain ?
Les relations se sont détériorées; comme en a témoigné l’absence de Mark Zuckerberg (Facebook), de Marissa Mayer (Yahoo) et du duo Eric Schmidt / Larry Page (Google). Conviés à Stanford, les quatre dirigeants ont envoyé des responsables de la sécurité.
Seul Tim Cook était présent pour représenter les poids lourds de la high-tech. Le concepteur de l’iPhone, tout comme son rival Google, a décidé de chiffrer par défaut les données sur les dernières versions de son système d’exploitation mobile… compliquant la tâche des agences de renseignement.
Tout en reconnaissant qu’il serait difficile de conjuguer lutte contre la cybercriminalité et droit à la vie privée, Barack Obama a souligné la nécessité, pour l’administration américaine, de garder la tête des opérations : « Le monde numérique, c’est un peu le Wild Wild West et à un certain degré, on nous demande de jouer les shérifs ».
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