Cyberdéfense : le cas embarrassant d’Anonymous
Auteur du rapport sur la Cyberdéfense, le sénateur Jean-Marie Bockel prend certaines précautions pour s’exprimer sur « la mouvance Anonymous ». Amis ou ennemis ?
Dans le rapport sur la cyberdéfense du sénateur Jean-Marie Bockel, comment sont perçus les Anonymous ?
Un profil atypique à placer dans l’échiquier traditionnel de la sécurité IT. Amis, ennemis, menaces ?
Lors de la présentation du document de référence à la presse jeudi matin au Sénat, Jean-Marie Bockel a du mal à trouver le bon ton pour évoquer le réseau hacktiviste.
« Je n’ai pas tellement de sympathie pour la démarche des Anonymous », déclare-t-il tout en prenant le soin de ne pas aller trop loin.
On sent même poindre une crainte d’éventuelles représailles en cas de stigmatisation sous forme d’une attaque par déni de service.
« La démarche Anonymous au sens large peut paraître comme un contre-poids. Je ne les traite pas comme des ennemis », déclare l’auteur du rapport.
« Anonymous apporte des choses positives d’une certaine manière. Avec parfois certains excès. »
Tout en poursuivant : « Ils existent et jouent leur rôle dans la société. Difficile de ne pas prendre en considération cette réalité. »
Ce malaise dans la manière de jauger les actes d’Anonymous transpire aussi dans le rapport sur la cyberdéfense.
Cela se traduit sous la forme d’une question. « Le hacktivisme, nouvelle forme de contestation sociale ? »
Il est indiqué que la « mouvance Anonymous » compterait « plusieurs milliers de membres ». Ceux qui s’auto-proclament « We are Legion » serait donc en nombre limité ?
On retrouve un court chapitre sur Anonymous, dont les membres « prétendent défendre un Internet libre et ouvert ».
Mais quelques « exploits » relatés ont marqué l’esprit de l’Etat français comme cet assaut d’Anonymous contre le site Internet de l’Elysée.
La raison ? Le Président de la République Nicolas Sarkozy avait affiché sa satisfaction lors de la fermeture de Megaupload en janvier.
Les sites Web du ministère de l’Intérieur et de la Hadopi ont aussi été visés…
Autre initiative repéré au niveau de l’OTAN qui a été la cible de plusieurs attaques en avril 2010.
« Attaques attribuées à la mouvance Anonymous et même l’ordinateur personnel du Secrétaire général de l’OTA a été piraté. »
Mais, parmi les 50 recommandations fédérées en 10 priorités de cyberdéfense, il est difficile de trouver une préconisation visant explicitement à combattre les actions d’Anonymous.