Cybersécurité : des fonds extorqués à Nokia via Symbian
Nokia aurait versé, en 2007, plusieurs millions de dollars à un pirate qui menaçait de dévoiler la clé permettant de valider les applications pour son OS mobile.
En début de semaine, on apprenait que Domino’s Pizza était victime d’un racket organisé par des pirates informatiques réclamant 30 000 euros pour ne pas publier sur Internet les données personnelles de 650 000 clients de l’enseigne spécialisée dans la restauration rapide.
Cette pratique n’est pas nouvelle. Il existe de nombreux précédents, dont l’un concernerait… Nokia. Le groupe télécoms finlandais aurait été victime d’une telle opération il y a de cela plusieurs années. Il aurait versé des millions d’euros à un hacker qui menaçait de rendre publique la clé de chiffrement utilisée au sein des téléphones Symbian.
Avec ladite clé, il aurait été possible de signer n’importe quel logiciel pour les téléphones de la firme, qui étaient alors limités aux seules applications validées et autorisées par Nokia. A en croire les équipes d’investigation de MTV News, l’affaire a tout d’un film policier : la rançon aurait été déposée dans un parking jouxtant un parc d’attractions. Le voleur l’aurait récupérée sans que personne ne parvienne à suivre sa trace. Il n’a, à ce jour, jamais été appréhendé.
Comme le note Silicon.fr, le point ironique de cette histoire est qu’en payant la rançon demandée par le pirate, Nokia a probablement scellé son sort dans le secteur de la téléphonie mobile. N’ayant pas su anticiper l’émergence des applications, la firme a raté le virage des smartphones. Symbian aurait justement pu lutter à armes presque égales avec iOS puis Android si le pirate avait rendu la clé publique, ouvrant ainsi plus largement la porte aux applications tierces.
Depuis, Nokia a vendu son activité de production de terminaux mobiles à Microsoft pour 5,44 milliards de dollars.
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