Interview Cyril ZIMMERMANN – ACSEL : « Le numérique concerne TOUS les secteurs d’activité »
Fondateur de Hi-Media (e-pub), Cyril ZIMMERMANN a pris les les commandes de l’ACSEL, une association qu’il entend repositionner au centre de l’économique numérique en France.
ITespresso.fr : Allez-vous profiter de votre élection et de votre expérience dans la communication digitale pour faire évoluer le positionnement de l’ACSEL ?
Cyril Zimmermann : L’ACSEL est une association qui a une vingtaine d’années, ce qui est une éternité dans le secteur du numérique. Son projet initial et historique a donc forcément évolué plusieurs fois et je pense qu’il doit amorcer un nouveau tournant. J’ai été élu après avoir présenté en duo avec Laurent Nizri (Vice-Président de l’ACSEL) un projet d’animation et de mobilisation de l’ACSEL autour de sujets plus vastes que les sujets métiers traditionnels, de façon à la positionner vraiment comme l’association de l’économie numérique. Gardons en tête que l’économie numérique est bien sûr un écosystème de start-up et d’investisseurs mais c’est aussi des grands groupes industriels et de services qui basculent vers le numérique, le monde associatif, le monde universitaire, etc.
ITespresso.fr : Il existe près d’une centaine d’associations numériques auxquelles s’ajoutent les dernières initiatives des pouvoirs public (French Tech, CNNum, pôles de compétitivité…). A quand un « choc de simplification » dans cet univers ?
Cyril Zimmermann : Je pense qu’il faut renverser la perspective de votre question. Le numérique concerne aujourd’hui TOUS les secteurs d’activité : les médias, les télécoms, la publicité, le commerce, les biens culturels évidemment mais aussi les activités de production industrielle avec les fab labs, la gestion des eaux et des déchets avec les smart grids et les smart cities, les services à la personne avec l’économie du partage, l’enseignement avec les Moocs, et bien évidemment le droit, la médecine avec l’imagerie computationnelle etc.
Je serai donc d’accord pour dire qu’il y a trop d’associations du numérique le jour où elles seront plus nombreuses que les associations professionnelles « historiques » et très peu numériques. Et je crois que le vrai sujet pourrait être les faibles moyens dont disposent les décideurs publics qui traitent les questions numériques face au foisonnement des initiatives et des développements dans cet écosystème.
Quant aux initiatives de fléchage autour de la French Tech, du CNum et des pôles de compétitive, je trouve cela très positif. Sans que cela soit contradictoire avec la diversité des sujets évoqués plus haut, cela permettra un premier niveau de communication plus facile auprès des décideurs publics, privés et des médias autour d’une réalité économique qui dépasse le débat sur les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et les réseaux sociaux.
ITespresso.fr : Cette fragmentation de la représentation numérique peut-elle indirectement expliquer les récents malentendus entre pouvoirs publics et entreprises de croissance ?
Cyril Zimmermann : Au-delà de quelques débats médiatiques sur tel ou tel rachat qui sont finalement des sujets assez mineurs, les malentendus étaient essentiellement fiscaux et liés à l’attente du secteur numérique de voir l’investissement stimulé plutôt que taxé. Je crois que l’action de Mme Fleur Pellerin a ensuite largement effacé ce malentendu. Sa successeur Mme Axelle Lemaire semble s’inscrire dans la même perspective comme en a témoigné son premier discours public lors des ACSEL du Numérique
Ensuite, il reste en France un énorme travail à faire pour développer l’investissement et stimuler l’emploi, mais c’est un sujet qui n’est pas que numérique. Loin de là…
Profil d’un pionnier de l’lnternet |
Fondateur et président directeur général de Hi-Media, Cyril Zimmermann est diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris et de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Il est également titulaire d’une licence d’Histoire. La création de la régie publicitaire Internet Hi-Media remonte à janvier 1996, en association avec Bruno Laforestrie et Henri Lastenouse. La société est cotée en Bourse depuis juin 2000 (désormais présente sur le segment Euronext, compartiment C). Cyril Zimmermann occupe toujours les fonctions de P-DG chez Hi-Media. |