« Tant qu’on ne sera pas devenu une véritable alternative à la voiture individuelle, on ne pourra pas considérer qu’on a réussi ».
Dara Khosrowshahi a fait cette déclaration dans le cadre de la conférence DealBook, théâtre de sa première apparition publique depuis son investiture – fin août – à la tête d’Uber.
Le dirigeant est revenu sur les « bonnes relations » qu’il entretient avec son prédécesseur Travis Kalanick (« Il est là quand j’ai besoin de lui »), non sans reconnaître avoir « pris ses distances » sur certains aspects, dont la question de l’IPO.
Alors que Travis Kalanick souhaitait absolument qu’Uber reste une société privée, Dara Khosrowshahi a la Bourse en ligne de mire, à l’horizon 2019.
Il assure que cette ambition n’est pas guidée par le conglomérat japonais SoftBank, avec lequel un méga-investissement est en cours de négociation (on parle de 10 milliards de dollars).
« Cela a pris plus du temps que prévu, mais on en voit le bout », affirme, au sujet de ce deal, l’ancien patron d’Expedia, heureux que son nom n’ait pas fuité dans la presse « jusqu’au dernier moment ».
Refusant de « [se] jeter dans le cirque médiatique » autour de la recherche d’un successeur à Travis Kalanick, Khosrowshahi avait décliné les premiers coups de téléphone reçus de la part d’Uber.
Il avait retourné sa veste après une conversation avec Daniel Ek (CEO de Spotify) lors de la dernière conférence Sun Valley.
Après bientôt deux mois et demi en fonction, il estime que la situation est plus favorable qu’à son arrivée, consécutive à une série de scandales qui ont, entre autres, entraîné la suppression de plus d’un demi-million de comptes d’utilisateurs dans le cadre de la campagne #DeleteUber.
En la matière, Dara Khosrowshahi préfère faire profil bas, évoquant un « manque de maturité » de l’entreprise, notamment dans sa relation avec les régulateurs.
Pas de concessions, en revanche, concernant le litige en cours avec Waymo (filiale d’Alphabet, maison mère de Google) sur les technologies de conduite autonome. Lesquelles pourraient, selon lui, gérer 70 à 80 % des trajets en Uber dans un horizon de 10 ans.
Il faudra peut-être moins de temps pour voir apparaître les premières voitures « volantes », clame-t-il. Cinq ans en l’occurrence, des villes ayant « manifesté un grand intérêt ».
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