Data center : TelecityGroup veut fusionner avec Interxion. Le cloud a frappé ?
TelecityGroup convoite Interxion. Deux gros acteurs européens de la colocation dans les data centers cherchent à se rapprocher. En toile de fond : la montée des services cloud, qui ne va pas forcément dans leur intérêt.
Voilà une secousse dans le monde des data centers en Europe. TelecityGroup (d’origine britannique) cherche à absorber Interxion (d’origine néerlandaise).
Deux poids lourds de la colocation dans les centres de données cherchent à se rapprocher. Cette activité consiste à fournir « en location » des infrastructures IT pour des entreprises ou organisations clientes dans des sites physiques sécurisés.
Comptons les divisions disponibles. Sur le papier, difficile de faire la différence : TelecityGroup revendique 37 sites sur 11 pays couverts. Interxion affiche 38 data centers en Europe dans 11 pays.
Pour quelles forces engagées en France ? La branche locale de TelecityGroup, dirigée par Stéphane Duproz, aligne trois data centers. Sous la houlette de Fabrice Coquio, Interxion exploite 8 data centers, incluant un nouveau site à Marseille repris l’an passé à SFR.
Concrètement, comment pourrait se passer le rapprochement ? Dans la communication financière, la fusion TelecityGroup – Interxion porterait sur un montant de 2,2 milliards de dollars.
C’est une offre amicale : 2,3386 actions Telecity (coté à Londres et au NYSE) pour chaque titre Interxion (coté à Francfort). Ce qui représente une prime de 15% par rapport au cours de clôture de l’action Interxion lundi, à 26,47 dollars, selon Telecity.
Au bout du compte, les actionnaires d’Interxion détiendraient environ 45% du nouvel ensemble, tandis que ceux de TelecityGroup en posséderaient 55%.
Des discussions actives et privilégiées mais non exclusives ont été enclenchées jusqu’au 4 mars 2015. Si tout se passe comme prévu, les deux parties pourraient boucler les modalités de rapprochement dans le courant du 2ème semestre 2015.
Selon Silicon.fr, les deux parties évoquent déjà des synergies permettant d’économiser 800 millions d’euros : achats, technologies, dépenses commerciales, éléments financiers (taxes, impôt), etc.
Sur le plan du management, John Hughes, Président de Telecity Group, occuperait un poste similaire dans le nouvel ensemble. Tandis que John Backer, son homologue côté Interxion, prendrait les fonctions de Vice-Président (Deputy Chairman). Le titre de CEO reviendrait à David Ruberg, précise le communiqué.
Au niveau des résultats financiers préliminaires, Interxion affiche un chiffre d’affaires de 340,6 millions d’euros (+11% par rapport au précédent exercice) et un EBITDA à 146,4 millions d’euros (+11%). Mais le résultat net n’est pas communiqué.
Du côté de TelecityGroup, le groupe IT britannique affiche un chiffre d’affaires équivalent à environ 470 millions d’euros (contre environ 438 millions lors de l’exercice précédent). Son résultat d’exploitation se situe à 121 millions d’euros (130 millions l’an passé). Tandis que le résultat net baisse un peu : environ 80 millions d’euros contre 87 millions l’an passé.
Essor des services cloud mais quid des commandes d’espaces d’hébergement ?
Ce rapprochement intervient sur un marché de l’hébergement de sites Web traditionnel bousculé par la vague du cloud et ses multiples déclinaisons (SaaS, IaaS, PaaS…).
Les Microsoft Azures, Google ou Amazon Web Services ont-ils perturbé à ce point l’ordre existant dans le hosting ?
Dans une tribune diffusée à la presse le mois dernier, Fabrice Coquio, Président d’Interxion France, expliquait que « L’année 2014 s’est caractérisée par une activité en demi-teinte pour les opérateurs de data centers de colocation ».
Avec la suite de l’argumentation, le manager confirme le trouble relatif à l’essor des services cloud avec des data centers montés en propre par les groupes Internet américains.
« Si le premier semestre est resté globalement stable par rapport à 2013, il n’a pas réellement connu l’effervescence annoncée au début de l’année. Il a certes été porté par l’augmentation de la consommation de services cloud, mais les commandes d’espaces d’hébergement au sein des data centers n’ont pas enregistré d’augmentation considérable. »
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