Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault vient de présenter une nouvelle version du portail d’accès aux données publiques Data.gouv.fr, supervisé par la mission Etalab dirigée par Henri Verdier. Le service open data avait été institué en 2011 par la précédente majorité sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Dans le cadre des efforts fournis pour la « modernisation de l’Etat », le portail entre dans une démarche de transparence de l’action publique et de partage gratuit des données en vue d’une ré-utilisation par des parties tierces. Toutes les institutions publiques sont concernées, à commencer par le gouvernement. Pour alimenter la dynamique open data, six domaines prioritaires ont été sélectionnés : santé, transports, logement, éducation, risques environnementaux et lisibilité des prestations publiques.
Data.gouv.fr héberge ou recense désormais plus de 13 000 séries de données émanant de divers secteurs : transparence sur l’action publique (achat public, dépense publique, PLF 2014, etc.), sécurité, accidents de la route, pollution, licenciés sportifs, fonds de cartes (IGN) ou de cartes marines (SHOM), données sur le système de soins…
Le nouveau site « rassemble 10 fois plus de producteurs de données que le précédent », selon la communication des services du Premier ministre. « Il compte désormais plus de 200 organisations incluant centres de recherche, collectivités locales, représentants du monde associatif et de la société civile. » Parmi les nouveaux jeux de données disponibles figurent les « comptes des 690 partis et groupements politiques », les « subventions allouées au titre de la réserve parlementaire », la « liste des marchés publics conclus entre 2008 et 2012 », « l’aide au développement » et les « indicateurs de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé ».
Principale innovation en termes d’usages : les contributions des Français et des entreprises. Tout citoyen, chercheur ou organisations peuvent « compléter, enrichir, améliorer les données notamment en partageant les réutilisations nombreuses qu’ils en font ». Libres aux contributeurs de combiner les données avec celles enrichies dans le cadre de projets ouverts comme OpenStreetMap, OpenMétéo Foundation ou OpenFoodfact.
En guise de réaction, le collectif Regards Citoyens considère que la nouvelle version du portail Data.gouv.fr constitue un progrès. Il souligne ausssi « une petite révolution pour l’Open Data français ». Mercredi matin, le gouvernement a annoncé la libération prochaine de données d’une dizaine d’administrations aujourd’hui soumises à d’onéreuses redevances : les données juridiques de la DILA (les codes de loi, la jurisprudence et le journal officiel, aujourd’hui vendus à une dizaine d’entreprises pour plusieurs centaines de milliers d’euros), celles de la CADA et les données financières des collectivités territoriales seront bientôt librement réutilisables par tous.
C’était l’un des engagements open data du gouvernement, qui insiste sur le droit d’accès aux documents administratifs (loi CADA, 1978). « Les données produites ou détenues par les administrations, à l’occasion de leurs missions de service public, doivent être mises à disposition du public » (hors diffusion d’informations personnelles, de sécurité nationale ou associées « à différents secrets légaux »).
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(Credit photo : Page Facebook Etalab)
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