Bienvenue dans le hotspot parisien sur lequel est branché le plus grand nombre de portables Wi-Fi au mètre carré. Les journées Blogs 2.0, organisées par Six Apart, éditeur de la plate-forme de blogs TypePad, font salle comble à la Chambre de commerce et d’industrie située porte de Champerret dans le 17e arrondissement de Paris. Entre le 5 et le 6 décembre, la blogosphère a une nouvelle fois accepté l’invitation de Loïc Le Meur, chargé du développement européen de Six Apart. Certes, le cadre est moins prestigieux que la première édition qui s’était déroulée l’année dernière au Sénat. Mais l’effervescence, voire l’excitation, de la grande famille des services rattachés au social networking est palpable dans l’enceinte de la salle de conférence. Mais forcément, dans cet univers de convertis aux blogs de tous genres (entreprises, médias, opinions?), l’auditoire est acquis par avance. Invité à la table ronde sur le thème « The good, the bad and the ugly » (titre original du film Le bon, la brute et le truand), David Hornik, un investisseur américain cofondateur du fonds AugustCapital, revient sur cette douce folie du blogging.
Vnunet.fr :Comment August Capital se positionne-t-elle dans le financement des start-up ?
David Hornik: Nous avons vocation à investir très en amont dans des société high-tech : hardware, software, services Web pour le grand public?Actuellement, nous prenons position sur les réseaux optiques et les outils de stockage de nouvelle génération.
Vous avez investi dans des sociétés comme Six Apart ou Technorati (le portail de référence qui agrége les blogs) évoluant dans la blogosphère. Pourquoi êtes-vous attiré par ce type de projets ?
Investir dans les plates-formes de blogging, c’est parier sur des outils de communication à large diffusion. Lorsque j’ai évoqué le cas de Six Apart avec David Marquardt, l’un de mes amis et cofondateurs d’August Capital, celui-ci était persuadé que le blog constituerait la prochaine génération de communication de masse en ligne après l’e-mail et la messagerie instantanée. Vous connaissez beaucoup d’outils populaires à travers lequel il est possible de diffuser et de partager des photos et des fichiers vidéo et audio ? Tant que nous suscitons l’intérêt des consommateurs pour ce type de services, l’expérience du blogging sera intéressante à suivre et elle va continuer à s’enrichir.
Combien de sociétés liées au social networking avez-vous soutenues ?
Finalement peu. Nous avons investi dans Technorati et dans une autre société spécialisée dans l’envoi de vidéos en ligne. Mais, au cours des dix dernières années, j’ai collaboré avec plusieurs start-up développant des services Web que je perçois comme faisant partie de cette catégorie. Maintenant, nous assistons à l’émergence de nouveaux outils qui prennent la relève. Nous regardons toujours avec intérêt ce qui se passe dans le secteur des fils RSS, des blogs et de la vidéo.
Après le Web 2.0, quelle est la prochaine étape ?
Nous n’avons pas de boule de cristal pour deviner ce qui va arriver. Nous considérons que les entrepreneurs travaillent déjà sur le Web 3.0. En tant que general partner pour un fonds d’investissement, mon rôle est de distinguer ce qui pourrait constituer la prochaine vague.
Considérez-vous que nous assistons actuellement à une bulle liée aux services rattachés au social networking ?
Je n’évoquerais pas le phénomène actuel en ces termes. Il est vrai que nous vivons une période d’excitation et l’énergie dégagée par les entrepreneurs pour prendre position sur le social media est très importante. On recense actuellement un pic de sociétés qui se sont installées sur ce créneau. Nous pourrions parler de bulle s’il y avait une réelle disproportion entre les sociétés ayant levé des fonds et celles qui ont échoué. Cette situation est concevable mais ce n’est pas le cas actuellement. Finalement, c’est peut-être aussi la meilleure période pour ces sociétés.
Mais ne retrouvons-nous pas les prémices d’un emballement ? Un industriel comme Rupert Murdoch, qui montrait jusqu’ici peu d’intérêt pour l’Internet, a pris position avec le rachat de MySpace.com. Estimez-vous qu’il s’agit d’une réelle conversion aux nouvelles technologies ou le social networking n’est-il qu’un artifice pour séduire les actionnaires de son groupe ?
Je pense que nous sommes désormais tous conscients que l’Internet a changé en profondeur la nature du business de la communication et la manière dont l’information est partagée. Peut-être que Rupert Murdoch a mis du temps pour entrer dans la partie. Peut-être qu’il cherche à rattraper le temps perdu. Il est difficile de savoir ce qui pousse le business vers l’avant : le nombre de start-up, les prix bas liés aux infrastructures (ce qui permet de démarrer à des coûts modiques) ou les « gros coups » comme l’acquisition de Skype par eBay…
Combien de blogs alimentez-vous en direct ?
J’en gère trois simultanément. VentureBlog.com est mon blog professionnel. J’ai des dizaines de milliers de lecteurs par semaine et 15 000 inscrits à mon fils RSS. J’ai un blog personnel, baptisé « Says Me », qui concerne ma famille. Les deux blogs sont édités sous TypePad. Le troisième sert à présenter les coups de coeur que j’ai eus en naviguant sur le Web dans les domaines de la musique et de l’architecture.
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