« La France en force à Davos pour défendre ses valeurs, son modèle économique et social et expliquer les réformes fortes et courageuses que nous menons ».
C’est en ses termes que Manuel Valls s’est exprimé le 21 janvier depuis le Forum Economique Mondial de Davos.
Placé sous le signe de la 4ème révolution industrielle, le World Economic Forum accueille depuis mercredi 2500 participants présentés comme des leaders ou personnalités influentes (chefs d’entreprises, chefs d’Etats et de gouvernement, représentants d’ONG mondiales, universitaires…).
Le Premier ministre s’est rendu au traditionnel rendez-vous des grands de ce monde en Suisse.
Une édition WEF 2016 marquée par une « présence forte de la France, aussi bien sur un plan politique, qu’économique ».
Il est vrai que la délégation ministérielle est dense : Emmanuel Macron (Economie), Laurent Fabius (Affaires étrangères), Marisol Touraine (santé)…
Un joli coup de communication alors que la bataille pour l’élection présidentielle approche à grand pas.
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une telle volonté d’un gouvernement français de se distinguer à Davos.
Un bel exercice de communication politique et l’occasion de s’entretenir avec les leaders de ce monde, tous horizons confondus.
Il suffit de suivre les tweets du Premier ministre pour connaître les personnalités qu’il rencontre sur place.
On l’a vu également en train de rencontrer John Chambers, le patron de Cisco qui adore le mouvement French Tech, ou Sheryl Sandberg (COO de Facebook).
De son côté, Emmanuel Macron s’active aussi sur place pour promouvoir l’attractivité économique de la France dans les médias anglo-saxons.
Grand habitué de Davos (15 éditions sur place), le Net-entrepreneur Loïc Le Meur (et networker à l’origine des sessions Le Web organisées à Paris) se montre impressionné par cette mobilisation du gouvernement français via un article déposé sur Pulse de LinkedIn.
En particulier par l’énergie qui se dégage d’Emmanuel Macron. « Il semble avoir vraiment envie de changer la France et de faciliter l’entreprenariat ».
L’idylle avec Nicolas Sarkozy, c’est fini ? « Présent à Davos il y a neuf ans, Nicolas Sarkozy, qui s’était alors engagé dans la bataille pour la présidentielle, avait adressé un discours mémorable sur le thème « Je veux une nation d’entrepreneurs » mais il n’a rien fait derrière. Avec cette allocution, j’avais décidé de le soutenir mais j’ai vraiment été déçu », commente Loïc Le Meur.
La délégation est moins importante que le rendez-vous du CES mais l’agence Business France ont préparé sur place un « Cocktail Créative France Show Case ».
9 start-up envoyées sur place qui servent « d’ambassadeurs de la dynamique créative et entrepreneuriale française ».
Pêle-mêle, on trouve : Famoco (lecteur NFC universel), Oledcomm (Lifi), Devialet (enceintes haut de gamme), Linkfluence (écoute et l’analyse des médias sociaux pour le compte des marques), Digitsol / Zhor Tech (chaussures connectées), 10 Vins (expérience de dégustation de vins), Holi (objets connectés), Plume Labs (app anti-pollution) et Djit (application pour devenir DJ).
En photo, Jean-Baptiste Hironde, CEO de l’app de musique à mixer, a pu réaliser une démo avec Emmanuel Macron sur place.
Biotechnologies, impression 3D, big data, wearable technologies…C’est palpable : Davos sert de vitrine technologique.
Le robot humanoïde sud-coréen HUBO (vainqueur du DARPA Robotics Challenge 2015) a « fait son show » sur place.
Un symbole de la quatrième révolution escomptée, qui sera soutenue par des cycles d’innovation accélérés dans des domaines comme la robotique, l’intelligence artificielle et la génétique.
Un grand défi qui consistera à soutenir une nouvelle vague de croissance économique, tout en gérant les risques systémiques de chômage de masse.
Un rapport WEF publié en début de semaine évoquait la perte nette de 5,1 millions d’emplois d’ici 5 ans dans les 15 plus grandes économies du monde à cause de l’automatisation accentuée des tâches.
Présent sur place, Satya Nadella, CEO de Microsoft (qui va va fournir pour 1 milliard de dollars de ressources cloud à des projets de recherche et des organismes à but non lucratif), garde un certain optimisme.
Il parle de « quatrième révolution industrielle » qui va créer un excédent économique » mais qui va en profiter ?
« La question est de savoir si cet excédent sera uniformément réparti entre les pays, entre les populations dans les différentes strates économiques et également dans les différentes parties de l’économie », selon les propos retenus pas Reuters.
Jonas Prising, CEO de ManpowerGroup, veut apaiser les débats, considérant qu’à long terme, il y aura davantage d’emplois créés que détruits.
Inverser la courbe du chômage risque quand même de devenir un sport international.
(Avec Noah Barkin et Martinne Geller; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)
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