Décalé IT : Quand Alain Juppé évoque les réseaux sociaux, « poubelle de l’univers »
Dans une interview au JDD, Alain Juppé lance une diatribe contre les réseaux sociaux, malgré l’usage de ce type d’outils communautaires pour la primaire de droite. Il n’est pas le seul…
Alain Juppé se montre agacé par les réseaux sociaux. Le candidat à la primaire de la droite, favori dans les sondages, a du mal à contenir son irritation à propos des Facebook and co.
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, il déclare en avoir assez des élucubrations diffusées par les réseaux sociaux, qui « sont, en quelque sorte, la poubelle de l’univers ». C’est sur le volet des assertions sur des thèmes relatifs à l’immigration qui le crispe le plus.
Même s’il essaie de prendre du recul, ce n’est pas évident de garder son sang-froid. « A les lire, je serais ‘Ali Juppé’, je serais ‘marié avec une musulmane’, je serais ‘le grand mufti de Bordeaux’, j’aurais construit ‘la plus grande mosquée d’Europe’… et autres fadaises [rires]. Je vis avec. J’essaie de ne pas écouter », déclare Alain Juppé. Il n’est pas le seul à décrier l’impact des réseaux sociaux.
Dans l’autre camp (on parle de celui de Nicolas Sarkozy), un conseiller influent comme Eric Ciotti veut « rendre obligatoire la vérification de l’identité des membres français souhaitant ouvrir un compte Twitter, Facebook ou Snapchat ».
Entre la haine et les « J’aime »
Difficile de nier que les commentaires volent souvent bien bas sur les réseaux sociaux, surtout en cette période de lancement dans la course à l’Elysée, synonyme d’effervescence politique. Les réseaux sociaux continuent d’être un vrai robinet à rumeurs qu’il est difficile de couper.
Le 22 septembre, le quotidien Libération avait monté sa une sur le thème de « l’influence de la fachosphère » ou comment des mouvances disparates comme les identitaires, complotistes, les antisémites et les anti-musulmans ont envahi Internet et le débat public.
Malgré ce coup de gueule d’Alain Juppé vis-à-vis des réseaux sociaux, l’homme politique s’appuie depuis longtemps sur les services communautaires pour alimenter les débats.
Il a commencé à animer un blog www.al1jup.com lors de son séjour au Québec dans la période 2005-2006 (il continue toujours d’ailleurs). Depuis, il a poursuivi le maniement de ce type d’outils communautaires comme des podcasts audio, notamment pour sa campagne municipale bordelaise de 2006.
Pour l’actuel primaire de droite, Alain Juppé s’appuie beaucoup sur les réseaux sociaux avec l’appui d’Eve Zuckerman, Directrice adjointe de campagne numérique du candidat, « qui a travaillé avec les équipes de campagne de Barack Obama mais aussi à la ré-élection du maire de Chicago Rahm Emanuel » selon Numerama.
Dans la série des personnalités les plus virulentes concernant les dérives des réseaux sociaux, Les Inrocks avait monté en 2013 un florilège des déclarations « webophobes » les plus percutantes (à ne pas confondre avec « pertinentes ») émanant de Nadine Morano, Jacques Séguéla, Alain Finkielkraut ou Philippe Val.
(Crédit photo : http://www.alainjuppe2017.fr/)