Sur le papier, il est présenté comme un « véhicule aérien autonome ». Dans la pratique, il semble tenir autant du drone que de l’hélicoptère. L’EHang 184 est l’une des curiosités du CES 2016.
Plus de 200 kg au compteur pour ce quadricoptère qui rappelle les drones de loisirs… mais avec un habitacle suffisamment grand pour transporter une personne.
Du décollage à l’atterrissage, tout est dit automatisé : il suffit de renseigner, sur la tablette intégrée, le point d’arrivée.
C’est tout du moins ce qu’assure EHang, la start-up sino-américaine à l’origine du produit.
Créée en avril 2014 et basée à Guangzhou (Chine) avec une implantation en Californie, elle revendique aujourd’hui 150 employés et plus de 50 millions de dollars levés. Parmi ses fondateurs figurent le Massachusetts Institute of Technology et l’Université Duke.
En l’état actuel, son catalogue ne compte qu’un produit : le Ghost, un drone de loisirs financé en 2014 sur la plate-forme de crowdfunding Indiegogo… et moyennement apprécié par ceux qui l’ont testé.
Avec l’EHang 184, on change de dimension, mais aussi de prix : entre 200 000 et 300 000 dollars, selon Engadget.
On nous annonce un système 100 % électrique avec huit moteurs, pour une vingtaine de minutes d’autonomie à une vitesse de déplacement pouvant atteindre 100 km/h.
Mais tout cela reste très théorique : aucune démonstration n’a pu être réalisée au CES, faute d’avoir, selon la start-up, obtenu l’approbation des autorités américaines. Lesquelles demandent, d’après Mashable, 28 heures de vol pour délivrer une autorisation d’exploitation.
EHang aurait aussi rencontré des représentants du gouvernement néo-zélandais pour mener des expérimentations sur place. Il est également question d’ouvrir, dans les prochains mois, une station au sol qui pourra « reprendre le contrôle de tous les EHang 184 » en cas d’urgence.
Mais comment ce pilotage à distance sera-t-il géré ? De quelle manière le « drone-hélicoptère » communiquera-t-il sa position aux autres aéronefs ? Jusqu’à quelle altitude pourra-t-il voler ?
Autant de questions soulevées par The Verge et auxquelles Sanjiv Singh fournit quelques éléments de réponse.
Ce professeur à l’université Carnegie Mellon, qui a travaillé sur un projet de « voiture volante » avec la DARPA (Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense), estime qu’il est tout à fait possible, techniquement parlant, de faire fonctionner un tel aéronef. Mais il faudra, pour assurer une sécurité sans faille, être capable de prendre en compte des paramètres complexes comme la conséquence, sur les rotors, d’une évolution de la densité de l’air selon la température.
Il faudra aussi respecter le « code de la route aérien », notamment sur la question des couloirs de circulation. Une problématique qu’Amazon a déjà abordée, en proposant de définir des « bandes célestes » réservées aux différents types de drones (loisirs, logistique, transport…). Du côté de Google, on travaille sur une adaptation de la technologie ADS-B, que les avions de ligne utilisent actuellement pour communiquer leur position.
Crédit photos : EHang
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