Décalé IT : imbroglio autour de l’ogooglebar
Google s’oppose à l’introduction, dans les ouvrages de référence suédois, du vocable « ogooglebar » utilisé dans son sens premier dicté par l’usage : « qu’on ne peut trouver en utilisant un moteur de recherche ».
Traduisible en français par « ingooglable » pour décrire une information que l’on ne peut trouver sur le Web en utilisant un moteur de recherche, le vocable suédois « ogooglebar« , devenu un standard dans la langue véhiculaire, ne fera pas son entrée au dictionnaire.
Admis par les lexicographes en tant qu’acception issue de la culture Internet, ce néologisme faisait partie de la liste des mots à introduire, en 2013, dans les ouvrages de référence.
Mais il n’est pas du goût de Google, qui en a notifié le Conseil de la langue suédoise, équivalent de l’Académie Française.
La multinationale américaine a joué la carte de la conciliation en proposant un remodelage de la définition du terme pour en restreindre le champ d’application à son seul moteur de recherche.
Considérant que le mot, bien implanté dans la langue et adoubé notamment des « digital natives » (par convention, les 18-35 ans), ne pouvait valoir que dans son sens premier dicté par l’usage, les linguistes se sont opposés à toute rectification.
Ils ont purement et simplement tiré un trait sur le désormais célèbre « ogooglebar », comme l’a noté la presse sur place.
Directrice du Conseil de la langue suédoise, Ann Cederberg déplore une atteinte à la liberté d’expression. « Ces pressions vont à l’encontre des principes mêmes d’évolution du langage« , a-t-elle résumé.
Google se défend de toute censure, évoquant la nécessité de protéger sa propriété intellectuelle. Une affaire à suivre en France ?
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