Décalé IT : on a testé UberEATS ce midi
Ce mercredi marquait les débuts d’UberEATS à Paris. Retour d’expérience sur le service de livraison de repas proposé par Uber.
On ne va pas se mentir : ce midi, le choix de notre dessert a grandement été influencé par le lancement d’UberEATS à Paris.
Déjà opérationnel dans huit villes d’Amérique du Nord ainsi qu’à Barcelone, le service de livraison de repas monté par la société Uber est arrivé ce mercredi dans la capitale française.
On commence doucement : en l’état actuel, la zone couverte se limite aux 8e et 9e arrondissements de Paris, ainsi qu’une petite partie du 10e. Et dans un premier temps, UberEATS ne sera opérationnel qu’à l’heure du déjeuner (11 h 30 – 14 h 30), du lundi au vendredi.
Une extension est toutefois plus que probable. « Si ça fonctionne, je ne vois pas pourquoi ils ne tenteraient pas de faire de même pour le repas du soir », nous confiera d’ailleurs le livreur venu nous apporter la commande.
Mais revenons quelques heures en arrière, dans la matinée.
Vers 10 h, l’application mobile Uber change de visage : un pictogramme représentant une assiette et des couverts est apparu, avec la mention « EAT ».
Juste à côté, un deuxième pictogramme « RIDE » permettant d’accéder aux services de transport urbain : UberX pour les trajets en berline, UberPool pour le covoiturage nocturne courte distance, etc.
Pendant quelques minutes, on a droit au message « UberEATS n’est pas encore disponible ici ! » assorti d’un lien redirigeant vers la page Web de présentation du service.
Il est environ 10 h 10 lorsque la liste des restaurants sélectionnés pour cette première journée d’exploitation s’affiche. Chacun ne met qu’un plat en avant ; c’est la règle du jeu.
On relève notamment Frenchie To Go et son « pulled pork sandwich » alliant palette de cochon, sauce barbecue et coleslaw. On zieute également La Guinguette d’Angèle avec sa salade composée du jour. Tout en bas, on aperçoit aussi Mesdemoiselles Madeleines et ses pâtisseries proustiennes.
On tâtonne, on fait le tour du service accessible uniquement via l’application mobile Uber… pour s’apercevoir que la livraison est effectivement offerte pour le lancement.
Et que l’on règle « par avance » grâce au(x) moyen(s) de paiement enregistré(s) – dans notre cas, un compte PayPal.
Pour le reste, on procède de la même façon qu’avec les différentes offres de transport d’Uber, à ceci près que lieu de « prise en charge » est en fait le lieu où l’on souhaite être livré.
Le buzz suscité par UberEATS est perceptible. Si bien qu’à la pause-déjeuner, l’heure tourne. À tel point que l’on n’a toujours pas passé commande à l’approche du dessert. C’est l’occasion de se rabattre sur quelques madeleines.
Moins de 30 secondes pour valider la commande, et c’est parti pour un suivi du livreur au GPS. On constate que la circulation, les feux et les nombreux travaux en cours dans le quartier compliquent sa progression.
On en profite pour lui envoyer, via l’application Uber, un SMS pour lui préciser à quel étage se rendre. Il nous répond (en conduisant ?) qu’il « n’a pas le droit de monter », pour des raisons qu’il nous exposera – indirectement – à son arrivée.
Neuf minutes se sont écoulées depuis la commande quand notre homme touche à son but. Avec sa voiture électrique, il est arrêté sur une place latérale réservée aux livraisons.
On en profite quand même pour échanger un peu, non sans susciter la curiosité de quelques passants.
Surprise : notre livreur ne travaille pas pour Uber. Il se déclare professionnel, employé par un autre exploitant de VTC – dont nous oublions de relever le nom dans le fil de la discussion – avec lequel un partenariat a été noué pour assurer ces livraisons « en moins de 10 minutes » qui sont l’un des principaux arguments d’UberEATS face à Allo Resto et consorts.
« Ce n’est pas mon véhicule », nous confirme-t-il tandis que l’on aperçoit, sur le pare-brise, son agrément de transport de personnes. Et d’ajouter : « Je perçois un fixe [dont il ne spécifie pas le montant, ndlr] additionné d’un euro par livraison ».
Pas de friction pour la remise de la marchandise : il demande simplement le prénom de la personne qui a commandé. On le sent briefé, le plan à la main et les yeux sur le GPS pour assurer sa prochaine livraison. Mais tout du long, il garde le sourire et entretient la discussion. Uber en a fait l’une des ses marques de fabrique et la met déjà généreusement dans sa communication face aux taxis.
Les madeleines ne sont pas droit sorties du four. Notre livreur dispose en fait d’un stock renouvelé en fonction de la demande. Une demande qu’Uber essaie d’anticiper grâce à des technologies prédictives.
Reste à voir comment la problématique est gérée pour les plats chauds, dont on a coutume de dire, dans la restauration, que la « durée de vie » ne dépasse pas les 10 minutes.
* Ils ont joué le jeu : Constantin (le client) et Elias (le livreur). Merci à eux !