Après une année 2007 qui a vu s’opérer une phase de concentration entre les différents fournisseurs de systèmes d’aide à la décision (rachat de Business Objects par SAP, de Cognos par IBM, et de Hyprion par Oracle), le marché du décisionnel semble mûr pour voir apparaître de nouveaux acteurs et de nouveaux concepts.
Au cours de l’European Customer Day organisé par Actuate à Paris (au cours de laquelle la solution Birt 2.3 a été présentée), Philippe Nieuwbourg, journaliste et animateur de la communauté Decideo.fr, a fait le point sur les nouvelles tendances liées à la Business Intelligence qui pourraient émerger d’ici l’année 2015.
« Le premier challenge que le monde du décisionnel devra relever sera de faire face aux données non structurées », a affirmé Philippe Nieuwbourg. Il se créé en effet aujourd’hui au sein des entreprises des masses considérables de données (textuelles ou multimédias) difficiles à contrôler et auxquelles est accordée beaucoup de valeur.
Mais le problème de leur exploitation et de leur analyse finira pas se poser. D’où le besoin d’élaborer, à l’horizon 2010-2020, une nouvelle génération d’outils de croisement du traitement du document et du décisionnel.
Quand le SaaS rencontre le Web 2.0
Philippe Nieuwbourg prévoit aussi la forte croissance du SaaS (Software as a Service) et du Cloud Computing, qui permet d’externaliser ses applications auprès d’un prestataire. « Il ne s’agira plus d’acheter, mais de louer, pour arriver à une utilisation rationalisée de ses applications uniquement quand l’entreprises en a besoin », a-t-il précisé.
Mais attention : il ne s’agit pas de considérer uniquement l’aspect technique comme critère de choix de son prestataire. La pérennité de la société choisie doit également être étudiée en prenant en compte « l’environnement politique, économique et juridique ».
Les applications de Business Intelligence devront aussi évoluer pour rester attractives en proposant par exemple des interfaces utilisateurs 2.0, c’est-à-dire « plus dynamiques, via l’utilisation par exemple d’outils en Flash ». Selon Philippe Nieuwbourg, les prochaines fonctionnalités interactives à intégrer dans les logiciels décisionnels seront « les commentaires, les possibilités de notations et l’implémentation de réseaux sociaux ».
Renouveler et anticiper : deux des mamelles du décisionnel nouvelle génération
Mais ces nouvelles tendances ne pourront s’opérer sans un renouvellement profond des bases de données relationnelles, qui datent généralement des années 70, et « qui accusent un cycle de vie de déjà plus de 40 ans » ! Ces bases relationnelles ne seront très vite plus adaptées aux nouveaux formats des données non structurées et à l’explosion des volumes.
Il faudrait alors mettre en place de nouvelles méthodes de gestion de données. Quelques-unes apparaissent déjà, comme les bases de données vectorielles et les bases de données multimédia, encore balbutiantes. Philippe Nieuwbourg se montre confiant sur cet aspect : « L’environnement des bases de données va fortement évoluer d’ici trois ans », prédit-il.
Les entreprise devront avant tout savoir gérer au mieux leur Business Process Management, consistant « à transformer une décision en action ». Selon Philippe Nieuwbourg, il serait préférable de fournir des outils aux personnes dans l’entreprise qui prennent de petites décisions en intégrant des outils décisionnels dans des applications opérationnelles, sans rendre les tâches à effectuer plus complexes ou plus coûteuses.
Les nouvelles solutions de Business Intelligence devront ainsi aider l’entreprise à prévoir et à « réduire les délais entre l’information et la réaction ». Il s’agit d’adapter au mieux sa collecte d’informations à son temps de réaction. Et Philippe Nieuwbourg de citer cet exemple : « Si, dans mon hypermarché, je ne peux réajuster les prix des produits qu’une fois par jour, pourquoi recevoir des informations concernant les changement des prix toutes les heures ? ».
Pour autant, il faut savoir se différencier de ses concurrents en prenant en compte l’aspect prédictif des données qui peuvent permettre d’agir avec un temps d’avance. Toute la différence se fait alors « sur les méthodes de prévision et parfois sur l’originalité des indicateurs ».
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