Au Royaume-Uni, deux millions d’individus vivent avec une perte de vision et environ 360 000 d’entre eux sont considérés comme aveugles ou malvoyants. De surcroît, Google estime que ces chiffres auront doublé outre-Manche d’ici 2050.
C’est la raison pour laquelle la firme de Mountain View a noué un partenariat avec l’hôpital Moorefields Eye de Londres.
Il a été lancé par le docteur Pearse Keane, ophtalmologue à l’hôpital Moorefields Eye, qui a contacté DeepMind via son site Web pour discuter de l’amélioration possible des scans rétiniens avec une analyse big data.
Précisément d’une durée de 5 années, le programme exploitera des algorithmes dédiés qui seront appliqués, de manière anonyme, à un million de balayages oculaires numériques de patients de Moorefields. C’est le machine learning qui est au coeur du projet.
Pour l’heure, les professionnels de la santé oculaire s’appuient sur des analyses numériques de l’œil pour diagnostiquer et déterminer le traitement approprié lorsque sont détectés la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou encore la rétinopathie diabétique.
Très complexes, ces analyses sont difficilement exploitables à fond et elles nécessitent beaucoup de temps pour établir un diagnostic. Durant ce laps de temps parfois très long, les maladies ont le temps d’évoluer et de s’aggraver.
Avec une meilleure compréhension des maladies oculaires et un temps de réponse plus court, le projet de DeepMind pourrait permettre d’établir des diagnostics précoces. Les traitements pourraient ainsi permettre de venir à bout des maladies oculaires avant qu’elles ne soient entièrement déclarées.
Ce n’est pas la première incursion de DeepMind dans le secteur médical. Récemment, la filiale IA de Google était impliquée dans l’analyse des dossiers médicaux de 1,6 million de patients au Royaume-Uni. Il s’agissait alors d’un programme médical permettant de diagnostiquer les risques de développement de certaines maladies en fonction des antécédents des patients. Mais le stockage des données avait alors fait polémique.
Pour mémoire, DeepMind est entré dans l’escarcelle de Google en janvier 2014. La firme de Mountain View aurait mis, à l’époque, un demi milliard de dollars pour s’offrir la start-up britannique spécialisée dans les technologies d’intelligence artificielle.
Il faut dire que le sillon de l’IA avait déjà été creusé par Google dès 2012 avec le recrutement de Ray Kurzweil, un chercheur américain qui s’est illustré en créant de nombreuses start-up dans les domaines de la reconnaissance optique de caractères et vocale. Au sein de Google, il chapeaute les travaux dans l’apprentissage automatique et l’interprétation du langage naturel.
L’analyse big data avec des outils d’intelligence artificielle s’inscrit dans une certaine continuité pour une société rompue à l’exploitation des données sur des millions d’individus utilisant ses services. L’axer sur d’autres secteurs que la publicité permet à Google d’élargir son champ d’activités.
(Crédit image : agsandrew pour Shutterstock)
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