Deezer veut changer d’échelle aux États-Unis.
La plate-forme française de musique en streaming avait fait ses premiers pas sur ce marché en septembre 2014, par le biais d’un partenariat avec Sonos sur une offre haute qualité baptisée « Elite » (audio FLAC à 1 411 kbit/s).
À quelques semaines d’intervalle, elle avait officialisé un accord similaire avec Bose autour d’une sélection de produits parmi lesquels les enceintes SoundLink et les systèmes SoundTouch WiFi.
En janvier 2015, l’accessibilité de Deezer sur le sol américain s’était élargie à la faveur d’une opération stratégique avec Cricket Wireless. Depuis lors, l’opérateur mobile filiale d’AT&T propose à ses clients une offre de streaming en complément à leur forfait.
Autant d’initiatives qui ont permis de prendre la température d’un marché à la densité concurrentielle considérable et sur lequel on entrevoit des signes de consolidation.
Deezer reste évasif concernant sa position actuelle aux États-Unis, où le rival Spotify est implanté depuis 2011. Cependant, le message est clair : l’heure est venue de s’ouvrir à tous les Américains, en exploitant notamment les 100 millions d’euros levés en début d’année auprès d’Orange et d’Access Industries, à défaut d’avoir pu entrer en Bourse.
Particularité de l’offre lancée ce 19 juillet outre-Atlantique : il n’y a pas de formule gratuite. Après 30 jours d’essai, il faudra payer 9,99 dollars par mois.
En 2012, Axel Dauchez, alors CEO de Deezer (Hans-Holger Albrecht a pris sa suite fin 2014), évoquait déjà l’idée de se lancer aux États-Unis avec un service exclusivement payant… et garant d’une « rémunération juste » pour tous les maillons de la chaîne du streaming.
Face à un Apple Music qui n’a mis que quelques semaines à dépasser son nombre d’utilisateurs payants (6,34 millions au dernier pointage, selon les chiffres communiqués dans le document de base remis à l’Autorité des marchés financiers en vue de l’IPO), Deezer mise sur la découverte de contenu. Par exemple avec Flow, qui permet de créer des radios personnalisées.
On notera que la partie podcasts s’appuie toujours sur les contenus de la plate-forme Stitcher, cédée début juin au groupe transmédia américain E. W. Scripps pour 4,5 millions de dollars (il s’agissait effectivement d’un « acqui-hire », portant donc sur les effectifs et non pas la technologie).
Reste à voir de quelle manière l’offre sera gérée, sans dirigeant sur place. Tyler Goldman, qui assurait cette fonction, a récemment quitté le navire, selon Gerrit Schumann. Le directeur du développement international de Deezer précise à TechCrunch qu’un successeur doit arriver « dans les prochains mois »…
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