« Et une manif sauvage à la fin pour bloquer les axes et se rendre visible (genre opération escargot). »
Le CLAP (Collectif des livreurs autonomes de Paris) a publié ce commentaire sur sa page Facebook, en complément à son appel à la mobilisation des 7 500 livreurs que Deliveroo compte en France.
Avec le soutien de la CGT, rendez-vous est donné pour ce vendredi, 19 h, place des Terreaux à Lyon et place de la République dans la capitale.
Cette manifestation fait suite à l’annonce d’une « convergence des contrats » que Deliveroo appliquera à compter du 28 août prochain.
La démarche consiste à généraliser le modèle de rémunération à la course (5,75 euros à Paris ; 5 euros dans les autres villes).
Pour les livreurs qui se sont inscrits après le 7 août 2016, rien ne change. Pour les plus anciens, en revanche, fini le paiement à 7,50 euros de l’heure additionné d’une prime de 2 euros par course.
« Ça change totalement notre travail », explique un coursier. « Là, par exemple, c’est l’été, il y a beaucoup moins de commandes, il y a beaucoup de livreurs qui sont disponibles. Sur […] deux heures de travail, on va avoir une heure de livraison et le reste du temps, on doit être disponible pour la boîte, mais sans être payé pour ça ».
L’intéressé, qui estime qu’il perdra 15 à 30 % de chiffre d’affaires en changeant de contrat, évoque cette notion de disponibilité en référence aux « shifts », créneaux horaires que les livreurs doivent réserver par avance en s’engageant à être opérationnels tout du long.
Deliveroo affirme que ce principe « permet de maintenir un équilibre entre le nombre de commandes et le nombre de livreurs en activité, aidant par conséquent à « protéger [leurs] revenus ». Lesquels s’élèvent, assure l’entreprise, à « plus de 14 euros de l’heure », en augmentation pour ceux passés à la tarification à la course.
Du côté des « bikers », qui travaillent en moyenne 22 heures par semaine pour la plate-forme, le discours est moins optimiste : « On sait tous que la moyenne de 3 courses à l’heure annoncée par Deliveroo est complètement farfelue », confie l’un d’entre eux.
Il n’y a pas que sur cet aspect que la bataille de communication s’intensifie. « De nombreuses informations mensongères ont été diffusées », déclare Deliveroo, en précisant notamment que le basculement vers les nouveaux contrats concerne « moins de 10 % des livreurs » – 600 en l’occurrence, « convoqués à des entretiens individuels » pour les accompagner dans la transition.
Autre point de discorde : l’uniforme Deliveroo. Il n’y a aucune obligation de le porter et aucune sanction, clame la société, à l’encontre des propos de Jérôme Pimot. « J’ai notamment été viré […] parce que je ne portais pas la veste », avait déclaré le cofondateur du CLAP.
Le collectif vise large dans son combat : « Cette lutte concerne Deliveroo en premier lieu, mais s’ils plient, tous suivront. Ou s’ils gagnent, c’est toutes les plateformes qui s’aligneront sur une rémunération à la course ».
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