Dell expérimente ARM en terre inconnue
Dell frappe un grand coup et immisce l’architecture ARM là où on ne l’attendait pas. En l’occurrence, au sein d’un serveur inscrit dans l’offre hyperscale, destinée aux plus puissants des centres de données.
La démocratisation de l’architecture ARM sur les serveurs ne faisait plus guère de doute, mais Dell, au gré d’une expérimentation en terre inconnue, s’est empressé d’accélérer le processus de colonisation.
Le constructeur dépasse le cadre des micro-serveurs et tente le pari d’une exportation sur des infrastructures plus performantes, en l’occurrence les centres de données et de calcul intensif.
Ces ambitions se matérialisent en un projet pilote mené au sein de la division Cloud Computing Solutions, responsable de l’offre « hyperscale » du fabricant.
Techniquement parlant, l’ensemble prend la forme d’une lame qui comprend 4 serveurs munis chacun d’un processeur tout-en-un (SoC) Marvell Armada, quad-core à 1,6 Ghz.
Chaque serveur se voit réserver un disque dur ou SSD S-ATA ainsi qu’un emplacement mémoire destiné à accueillir une barrette jusqu’à 8 Go. S’y adjoint une interface Ethernet Gigabit (1GbE).
Peu gourmand en énergie (15 W en crête), une telle lame s’enfile dans les châssis modèle C5000, au format 3U. Un rack peut en abriter jusqu’à 12, soit un total de 48 serveurs, idéalement utilisés en configuration cluster.
C’est ce que propose Dell, via ses Solution Centers, aux clients enclins à prendre part aux phases de test.
Mais le groupe américain reconnaît, par la voix du dénommé Tony Parkinson, son vice-président et General Manager EMEA Enterprise Solutions, s’aventurer en terre inconnue. A cet égard, aucune date de disponibilité n’est communiquée.
L’heure est davantage à la prise de distance vis-à-vis des partenaires historiques Intel et Microsoft. Témoin la confiance accordée à Canonical et Cloudera, avec en toile de fond la communauté de l’open source, pour associer aux environnements Linux le cloud avec OpenStack et Java.
Adaptée aux usages d’avenir (Web, hébergement, Big Data, etc.) ARM s’impose comme une alternative crédible et de surcroît fonctionnelle à la plate-forme x86. Sur la base d’une étude du cabinet Oppenheimer, Silicon.fr précise d’ailleurs qu’elle accaparera 15% du marché des serveurs à l’horizon 2016.