Dell doit-il abattre Apple pour survivre ?
En passant en première position des constructeurs informatiques mondiaux au moment où le secteur connaît un net ralentissement, Dell a relancé la guerre des tarifs. Le monde du PC se retrouve en ébullition. Pour ne pas étouffer sa croissance, Dell doit continuer sa progression. L’éducation est devenu un morceau de choix et sans doute son seul relais de croissance. Mais Apple lui barre la route.
Pourquoi Michael Dell continue-t-il de tirer à boulets rouges sur Apple, sur la chaîne de télévision CNBC ou en tournée en Australie ? Qu’est-ce qui pousse Steve Jobs à répondre à son détracteur ? Dans un contexte où, de plus, Compaq lutte pour récupérer sa première place. En ces temps de régression du marché de l’informatique, l’éducation est un vaste secteur à conquérir (voir édition du 2 novembre 2000), une manne où Apple détient 20 % du marché (et non 5 % sur le marché global), où les ordinateurs s’achètent par milliers (voir édition du 2 mai 2001), en tout cas aux Etats-Unis ! D’où l’actuelle passe d’armes entre Steve Jobs et Michael Dell (voir édition du 9 avril 2001), comme la relate le New York Times.
Une situation délicate pour Apple
Face à cette situation, Apple n’est pas beaucoup mieux placée : la phase traversée par la société actuellement est particulièrement risquée, puisqu’elle lance simultanément un nouveau système d’exploitation, une chaîne de magasins, et a du mal à augmenter la fréquence de ses puces. Le moment propice pour l’enfoncer définitivement, comme cherche à le faire Michael Dell. Mais la firme de Cupertino a quelques avantages sur Dell : elle n’a pas à défendre sa première place mondiale mais seulement sa place sur le marché de l’éducation, elle prête moins le flanc au ralentissement de croissance parce qu’elle s’appuie sur l’innovation pour se démarquer, et son entrée dans le club des promoteurs d’Unix, grâce à son nouveau système d’exploitation, va modifier la perception des produits de la firme et lui attacher de nouveaux admirateurs. Même si Linus Torvalds, le créateur de Linux, n’a pas que des mots tendres pour Mac OS X (voir édition du 9 avril 2001).
Dernier point à considérer : le coût total d’acquisition des machines. Un point de repère très peu mis en avant par les constructeurs de PC, mais souvent souligné par les études comparatives au bénéfice d’Apple. En période de récession, cet indicateur sera scruté de près par les acheteurs de machines, en raison du retour sur investissement attendu, et plus particulièrement par le marché de l’éducation dont les budgets ne permettent pas de « faire des folies ». Dell a raison d’essayer d’enfoncer Apple, il a du souci à se faire…
Pour en savoir plus :
* L’éducation sur le site de Dell (en anglais)
* L’éducation sur le site d’Apple (en anglais)
* Le combat Dell/Jobs vu par le New York Times (en anglais – inscription gratuite nécessaire)