Dell et Oracle ont décidé d’étendre à l’Europe et à l’Asie un partenariat commercial jusque-là limité au marché américain. Il consiste à proposer aux petites et moyennes entreprises une offre conjointe associant d’une part des serveurs Dell bi ou quadriprocesseurs sous Linux Red Hat reliés en cluster, et d’autre part la base de données et le serveur d’applications d’Oracle. Rappelons que Oracle9i est équipé d’une technologie dite « real application clustering » qui permet précisément de faire fonctionner la base de données sur de tels systèmes de clusters. Cette offre est annoncée pour un prix de base de 18 000 dollars. Elle est complétée par une offre de service de migration des systèmes existants vers la nouvelle architecture. Son coût dépend du projet, mais il faut compter 35 000 dollars pour une migration réclamant dix jours de travail. Aux Etats-Unis, Dell a d’ores et déjà vendu quelque 22 000 serveurs équipés de la base de données Oracle.
Commentant cette offre, les patrons d’Oracle et de Dell, Larry Ellison et Michael Dell, ont une nouvelle fois pris fait et cause pour Linux et le clustering de serveurs Intel. Selon eux, cette architecture, qualifiée d’ouverte, s’impose aujourd’hui plus que jamais face aux solutions basées sur les Unix propriétaires en raison du contexte économique. De fait, l’association Linux/serveur Intel x86 offre un niveau de performances élevé à un coût bien inférieur à celui de n’importe quel système Unix. Mais son intérêt n’est pas que conjoncturel.
Serveurs Intel everywhere
Demain, ont-ils pronostiqué, Linux et les serveurs Intel devraient majoritairement équiper les centres de données et, du coup, marginaliser tant les serveurs RISC que les Unix propriétaires, majoritaires aujourd’hui. Sun Microsystems ou Hewlett Packard, qui sont les principaux fournisseurs de serveurs Unix et par ailleurs des partenaires fidèles d’Oracle, apprécieront…
Le clustering, en particulier, est perçu par les deux patrons comme la solution technique la plus apte à donner corps au concept d’informatique à la demande, concept dont IBM s’est fait le héraut. « Lorsqu’on a besoin de plus de puissance, il suffit d’ajouter un serveur Dell », a expliqué Larry Ellison. De même, si l’un des serveurs tombe en panne, le cluster continue néanmoins de fonctionner.
Autant les prédictions de Larry Ellison sont toujours à prendre avec de longues pincettes, autant toute inflexion stratégique de Dell mérite qu’on s’y attarde, le constructeur texan ayant jusqu’à ce jour réussi tout ce qu’il a entrepris. Il est d’abord devenu le n°1 des PC, puis a abordé avec succès les serveurs d’entrée de gamme. L’association avec Oracle vise à l’imposer dans les centres de données sans qu’il ait à se lancer dans la production de serveurs RISC ou de mainframes. Son savoir-faire réside en effet dans la production en masse et au moindre coût de produits banalisés, et c’est également la clé de son succès. L’idée est que le clustering de serveurs Intel suffit dans bon nombre de cas.
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