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Dell retire Linux de ses stations de travail

Les années passent et ne se ressemblent pas toujours. Ainsi, l’an passé, lors de la Linux World Expo qui se déroulait à San Jose en Californie, les géants de l’informatique – parmi lesquels on pouvait compter IBM, HP, Dell et Sun – se faisaient un honneur d’être les porte-drapeaux de Linux (voir édition du 21 août 2000), chacun y allant de sa petite annonce… Douce illusion ? Tout de même pas. La croissance de Linux est toujours exponentielle. Mais l’annonce de Dell, qui retire le système d’exploitation Linux Red Hat de ses offres d’ordinateurs de bureau, ressemble tout de même à une petite fausse note dans l’ascension du manchot et dans sa course contre Windows.

Dell annonçait à cette même époque vouloir dépenser 750 millions de dollars uniquement dans la recherche et le développement autour de Linux, notamment dans le domaine des interfaces graphiques et des suites bureautiques. Il semble avoir échoué. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir signé des partenariats avec les acteurs du système libre. C’est dans cette optique que le texan s’était allié à Eazel, une société américaine qui développait (la société a fait faillite depuis…) une interface X-Window pour Linux pour intégrer Nautilus, un module de gestion de fichiers, à ses configurations Linux (voir édition du 1er décembre 2000). En clair, il s’agissait de proposer une alternative aux interfaces Linux que certains jugent peu conviviales. Par ailleurs, le constructeur avait passé peu de temps avant des accords avec quatre autres sociétés éditrices de logiciels libres (Red Hat, CollabNet, LinuxCare, TurboLinux) et VMWare. Le but étant toujours d’imposer Linux dans les ordinateurs de bureau.

Un coup dur pour Linux

L’objectif semblait bel et bien réalisable. En fin d’année 2000, Dirk Hohndel, directeur technique de la société SuSE, déclarait pendant le Comdex que Linux serait présent dans 30 % des PC de bureau d’ici deux ans (voir édition du 22 novembre 2000). Une opinion qui ne faisait déjà pas l’unanimité. Le directeur de Helix Code, un éditeur de solutions Linux, estimait quant à lui que « l’ordinateur de bureau n’était plus au coeur du modèle économique », et que « seul le marché des serveurs pouvait intéresser les investisseurs ».

La décision de Dell semble abonder en ce sens. Le constructeur informatique justifie toutefois le retrait de Linux des stations de travail par la faible demande du public pour le système d’exploitation. Dell précise dans son communiqué qu’il sera toujours possible d’installer l’OS libre sur ses stations et que lui-même continuera à équiper les postes en systèmes Linux pour toute commande d’entreprise dépassant 50 unités. Sans être un désaveu du système libre, ce retrait reste tout de même un coup dur pour Linux.

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