Déploiement de la fibre optique : le parcours du combattant de l’opérateur
Prometteuse en termes de services, la fibre optique à domicile se fera
attendre. Illustration des obstacles rencontrés avec France Telecom.
Si la fibre optique à domicile s’affiche comme le réseau du 21e siècle à travers les nouveaux services qu’il véhicule (télévision HD sur plusieurs postes, VOD quasi instantanée, tchat vidéo plein écran, envois de données à haute vitesse…), son déploiement n’est pas une mince affaire.
Après une phase de test inaugurée début 2006, France Telecom a lancé le pré-déploiement du réseau fibre sur l’Île-de-France et quelques villes de province début 2007. Une phase qui doit durer deux ans environ avant d’envisager une commercialisation à l’échelle nationale de l’offre fibre optique prévue pour 2009.
Une approche prudente de la part de l’opérateur qui s’explique face aux difficultés rencontrées. D’abord, la fibre s’apparente à la construction d’un nouveau réseau de boucle locale. Une activité quasiment oubliée par France Télécom depuis la finalisation de la boucle locale cuivre dans les années 70. De plus, la fibre a ses spécificités qui imposent quelques précautions.
Le choix de l’architecture réseau, d’abord. France Télécom a tranché pour le GPON (Gigabit Passive Optical Network) qui, selon René-Pierre Bidaud, responsable chez Orange du déploiement de la fibre sur la région parisienne, « permet de mutualiser le réseau« .
Cette architecture point à multipoint (ou en arbre) permet en effet d’éclater un lien de départ optique en 64 fibres à l’arrivée. Alors que l’architecture point-à-point, choisie par Free et Neuf Cegetel, impose une fibre par client d’un bout à l’autre du réseau, c’est-à-dire entre le central (ou NRA, noeud de raccordement abonnés) de l’opérateur et la prise optique de l’utilisateur final.
Limiter l’encombrement des fourreaux
Le GPON présente donc l’avantage de limiter l’encombrement des fourreaux qui acheminent la fibre sous les trottoirs. Si, comme le précise avec insistance René-Pierre Bidaud, « France Telecom n’a pas le monopole du domaine publique« , la présence des paires de cuivre du téléphone occupe déjà une bonne partie des emplacements et réduit les disponibilités. D’où l’origine des frictions générées avec Free qui se plaint de ne pas avoir accès aux fourreaux et a porté plainte contre France Telecom.
Mais quel que soit le choix, les problématiques de déploiement géographiques sont à peu près les mêmes en GPON ou en point à point. Sortie du NRA, il faut relier la fibre au bâtiment afin de pouvoir l’acheminer chez le client final. Chez France Telecom/Orange, l’acheminement passe par des points de distribution de zone (PDZ) qui vont adresser un quartier ou groupe d’immeuble. Le parcours se poursuit ensuite par des points d’éclatement (PE) pour rejoindre, au final, le point de raccordement de l’immeuble (PRI).
Le PRI est la grosse armoire à partir de laquelle les fibres partent dans la colonne montante du bâtiment vers les points de branchement (PB), généralement situées dans les parties communes de l’immeuble, avant d’atterrir chez l’abonné final. Le PRI est en quelque sorte la tête du réseau de l’immeuble sur lequel l’opérateur, Orange ou un concurrent, branche sa fibre.
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