Comment toucher un public plus vaste susceptible d’être intéressé par un nom de domaine en .fr ? C’est la principale interrogation de l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération (Afnic). Six mois après l’ouverture du .fr aux particuliers, l’Afnic dresse un premier bilan mitigé.
A ce jour, plus de 120 000 noms de domaine ont été déposés par des particuliers. Les bureaux d’enregistrement ne manquent pas en France : 370 sont homologués par l’Afnic. « Ce résultat reste en phase avec notre objectif initial : afficher 500 000 .fr d’ici deux ans », explique Loïc Damilaville, en charge de la communication au sein de l’Afnic.
Selon l’organisme de supervision de l’extension du .fr, la procédure d’enregistrement, mise en place en juin, est « bien calée ». Fin octobre, un nouvel outil a été mis en place pour favoriser un peu plus la transparence : une nouvelle interface web permet de joindre le contact administratif d’un nom de domaine en .fr qui a choisi de ne pas diffuser ses informations personnelles dans l’annuaire Whois.
Néanmoins, la France fait pâle figure face aux performances de nos voisins allemands qui recense 12 millions de noms de domaine en .de déposés. Selon les dernières statistiques affichées par l’organisme français, on recense un total de 709 102 noms de domaine enregistrés sous .fr. Certes, l’Allemagne a été précoce pour enclencher la libéralisation du .de à destination des particuliers.
Paradoxe français
Le cas de la France fait émerger un paradoxe : elle brille par l’effervescence de sa blogosphère. Au cours du troisième trimestre 2006, 3,6 millions d’internautes français ont créé un blog, selon le dernier Observatoire des usages Internet de Médiamétrie. Mais la culture du nom de domaine Internet reste finalement confidentielle. Certes, les technophiles, composés dans sa grande majorité de jeunes Français et d’étudiants, sont sensibles à cette dimension mais difficile de dépasser ce cercle d’internautes avertis.
Le prix pour réserver un .fr ne semble pas un frein (12 euros HT sur Gandi pour un an) alors on pourrait éventuellement s’interroger sur la manière de développer le réflexe du dépôt de noms de domaine. Du coup, l’Afnic va poursuivre en 2007 ses efforts de promotion du .fr. Pourquoi pas en s’appuyant sur les pouvoirs publics de proximité ? « Les maires rayonnent sur leurs communes », suggère Loïc Damilaville.
Beaucoup de pistes restent à développer tant du côté des pouvoirs publics (pourquoi pas en lien avec la Délégation des usages de l’Internet) que de celui des opérateurs (pourquoi ne pas proposer un nom de domaine gratuit systématiquement pour chaque nouveau compte d’accès ?).
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