Des bénéfices en baisse pour Apple

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Exercice d’équilibriste pour le directeur financier d’Apple : montrer qu’Apple garde son cap tout en soulignant les difficultés économiques actuelles. Si les revenus sont à la baisse, les bénéfices sont bien là. L’éducation et l’iBook sont à l’honneur. Deux indices ont émergé : la reprise du marché grand public n’est pas attendue et les nouvelles machines doivent tirer les revenus.

Fred Anderson, le directeur financier (CFO pour Chief financial officer), a eu du mal face aux questions des analystes financiers des grands établissements d’affaires américains. Dans un numéro d’équilibriste des plus difficiles, il lui a fallu confirmer les décisions prudentes d’Apple pour le trimestre passé et à venir, tout en soulignant les choix opportunistes mais aussi risqués de la firme à un moment où le marché poursuit une tendance à la stagnation. Mais les résultats sont là : 61 millions de dollars (465 millions de francs ou 70,89 millions d’euros) de bénéfices nets pour plus de 1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires (11,25 milliards de francs ou 1,72 milliard d’euros), soit 4 % du chiffre d’affaires, contre près de 11 l’année dernière à la même époque. Le recul des revenus est quant à lui de près de 20 % d’une année sur l’autre.

Mais de nombreux indicateurs sont au vert, comme la marge brute d’exploitation, qui reste élevée, près de 30 % alors que le reste du secteur informatique tourne au dessous des 20 %. Fred Anderson l’explique par la valeur ajoutée apportée par Apple sur ses machines. Il faut y ajouter la baisse des coûts de composants comme la DRAM, les disques durs ou les écrans plats. Pour ces derniers, l’offre est actuellement supérieure à la demande et devrait le rester jusqu’à la fin de l’année, a précisé le directeur financier. Cette information ajoute de la crédibilité à l’arrivée de machines toutes équipées d’écrans plats. Au total, avec 827 000 unités vendues, le nombre de machines écoulées reste à un bon niveau. Fred Anderson a également confirmé ce qu’avait déjà annoncé Phil Schiller : ce sont les machines haut de gamme qui ont trouvé le plus d’acheteurs.

Les portables ont la cote

Autre tendance confirmée, ce sont essentiellement les ventes des portables qui tirent les revenus d’Apple ce trimestre. L’augmentation de ces ventes d’une année sur l’autre est de plus de 80 % et force est de souligner l’exploit, en période de crise du secteur. L’iBook de l’année dernière arrivait certes en fin de vie (il a été mis à jour deux mois plus tard à l’Apple Expo) mais il a bénéficié de la période de forte consommation qui se poursuivait début 2001. Le PowerBook G4 Titane réalise un score à peu près équivalent à celui de son prédécesseur, le PowerBook G3 qui venait d’être mis à jour et avait donc profité de l’engouement pour les deux modèles à 400 et 500 MHz proposés alors. Mais Fred Anderson n’a pas caché que l’iBook cannibalisait les ventes d’entrée de gamme du Titanium. Enfin, les ventes de Mac OS X se poursuivent avec 200 000 unités écoulées, avec une tendance à la baisse qui s’explique par le fait que le nouvel OS est dorénavant préinstallé sur les Mac (voir édition du 22 mai 2001).