D’après le cabinet d’études IDC, les entreprises prévoient très majoritairement de maintenir ou d’accroître leurs budgets informatiques en 2003, prévision qui peut toutefois être remise en cause à tout moment selon l’évolution de la conjoncture économique. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée auprès de 1 000 directeurs informatiques et directeurs généraux de douze pays, en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Pas moins de 85 % des personnes interrogées sont dans de telles dispositions favorables vis-à-vis de l’investissement informatique. Toutefois, la moitié des directeurs généraux estime qu’une baisse des bénéfices ou un durcissement du climat économique pourraient les conduire à brider leur budget informatique. C’est du reste ce qui s’est passé en 2002, notamment en fin d’année avec la perspective d’une guerre en Irak. Et comme 2003 se présente sous les mêmes auspices, n’est-on pas tenté d’en conclure que l’investissement informatique des entreprises est tout simplement imprévisible ? Ce qui relativise l’intérêt des enquêtes du type de celle menée par IDC.
Mise à jour sans délais de l’infrastructure informatiqueLe cabinet d’études fait cependant observer que les investissements informatiques ne peuvent être indéfiniment différés, même dans un contexte économique défavorable persistant. Après deux années de restrictions budgétaires, les entreprises sont désormais dans une situation où elles ne peuvent plus temporiser et doivent mener des actions de maintenance et de mise à jour de leur infrastructure informatique. IDC estime que 50 % des investissements consentis en 2003 seront consacrés à la remise à niveau de l’infrastructure. Cela devrait profiter aux vendeurs de matériels, qu’il s’agisse de PC, d’équipements de stockage ou de réseau. Cette analyse confirme une étude de Gartner Dataquest qui, au vu des ventes du dernier trimestre 2002, pariait sur une redémarrage structurel des ventes de PC aux Etats-Unis (voir édition du 19 février 2003). Ce regain ainsi que ceux attendus dans le stockage et les réseaux ne signifient pas pour autant que ces secteurs vont forcément connaître une forte croissance en termes de chiffre d’affaires, et ce en raison de la guerre des prix qui y règne.
Informaticiens et responsables fonctionnels en opposition de phaseIDC note enfin que, paradoxalement, les directeurs généraux sont plus optimistes que les directeurs informatiques sur l’évolution des budgets informatiques. Cela tend à prouver d’une part la conscience accrue qu’ont désormais les directions générales et également fonctionnelles du rôle stratégique de l’informatique, et d’autre part que les uns et les autres ne sont pas en phase. De fait, une récente enquête du Gartner nous apprend qu’environ 65 % des entreprises interrogées doutent de la capacité des responsables informatiques et fonctionnels à travailler en bonne intelligence. Ce sont plutôt les informaticiens qui sont mis en cause sur leur aptitude à comprendre les enjeux métiers des projets auxquels ils participent. D’où la recommandation de les former en conséquence.
Bref, de même que la guerre est une affaire trop sérieuse pour qu’on la confie aux militaires, comme le disait Clémenceau, l’informatique est devenue trop stratégique pour la laisser aux mains d’informaticiens purs et durs.
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