« Nous nous dirigeons vers un monde de plus en plus à la demande, dans lequel les consommateurs sont des consommacteurs », lance Frédéric Pie, fondateur et président de La banque audiovisuelle. Créée en mars 2004, la jeune pousse française est enfin prête à lancer officiellement sa plate-forme de vidéo à la demande (VoD) Vodeo.tv, qui propose exclusivement des reportages et des documentaires.
« Nous souhaitons rendre accessibles des contenus qui intéressent chaque fois entre 10 000 et 50 000 afficionados mais qui restent aujourd’hui inaccessibles », poursuit Frédéric Pie. « Près de 2 300 documentaires sont produits chaque année. Or, seuls une dizaine sont disponibles en DVD dans les grandes surfaces et une centaine dans les magasins spécialisés. »
Une centaine d’accords et partenariats
Après avoir rencontré près de 280 producteurs, La banque audiovisuelle a d’ores et déjà signé des accords avec une cinquantaine d’entre eux et finalise actuellement une cinquantaine d’autres partenariats. Elle est ainsi en mesure de proposer aujourd’hui un catalogue de 6 000 films, soit en téléchargement pour 6 euros en moyenne, soit en streaming pour 4 euros. Reste à savoir si le public est disposé à payer autant pour visionner un documentaire, sur un ordinateur qui plus est.
« Il faut considérer notre projet dans la durée », explique le fondateur de la jeune pousse. « Les supports de diffusion sont clairement amenés à évoluer dans les 18 mois à venir. » L’éditeur de Vodeo.tv, qui souhaiterait idéalement permettre à ses clients de regarder ses films sur leur téléviseur, est en discussion avec l’ensemble des fournisseurs d’accès proposant la télévision par ADSL. Il espère se voir prochainement attribuer des canaux sur lesquels il pourra offrir ses services.
En attendant, La banque audiovisuelle parie sur le développement de solutions logicielles, tel Freeplayer de Free, permettant de visionner une vidéo numérique sur un téléviseur. Ce type d’outils transmet le contenu multimédia depuis l’ordinateur jusqu’au boîtier tripleplay de l’opérateur, via le câble réseau. Le boîtier est ensuite capable d’envoyer au téléviseur des signaux qu’il peut interpréter.
Des DVD gravés à la demande
La jeune société envisage par ailleurs de vendre, dès octobre prochain, les films de son catalogue au format DVD. 95% de son offre n’étant pas disponible à ce format, elle gravera les DVD à la demande, à l’aide d’une plate-forme conçue en interne. Prochainement, elle lancera également des forfaits prépayés, à la manière des vidéoclubs, et des abonnements mensuels qui rappellent ceux des plates-formes de téléchargement musical.
Si l’éditeur de Vodeo.tv entend diversifier ses modes de paiement, il ne souhaite pas, en revanche, étendre son catalogue aux films de fiction. « Les grandes majors et les chaînes de télévision sont mieux placées que nous pour proposer du divertissement à la demande », estime Frédéric Pie. « Sur ce terrain là, il faut s’attendre à des chocs de titans. » Le fondateur de La banque audiovisuelle, qui a levé 2,5 millions d’euros auprès d’investisseurs privés, rappelle également que le film ayant fait le plus d’entrées aux Etats-Unis est à ce jour le documentaire français La marche de l’empereur.
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