Des éditeurs s’associent pour améliorer les outils de développement Java
Améliorer l’interopérabilité des environnements de développement Java, tel est le but d’une initiative menée par Sun Microsystems et BEA Systems. Problème : elle n’est pas soutenue par IBM, qui estime qu’avec Eclipse, la communauté Java est suffisamment armée face à Microsoft.
Onze éditeurs de logiciels emmenés par Sun Microsystems et BEA Systems ont annoncé le lancement d’une initiative nommée Java Tools Community (JTC) visant à renforcer l’interopérabilité des outils de développement Java. En clair, il s’agit pour ces éditeurs d’élaborer un standard ou une palette de standards afin de rendre plus aisé le développement d’applications Java, et ainsi de populariser auprès des développeurs le langage inventé par Sun. L’une des principales faiblesses de Java par rapport aux technologies Microsoft réside en effet dans les environnements de développement qui lui sont associés. Moins conviviaux que les outils de Microsoft, ils contribuent à restreindre Java aux développeurs de haut niveau, ce qui limite par conséquent sa diffusion. D’ores et déjà, le JTC – qui n’a pas reçu le soutien d’IBM ni celui de Borland – a fait savoir qu’il allait s’intéresser à la recommandation JSR 168, laquelle est pilotée par le Java Community Process (JCP), l’organisme qui préside à la standardisation de Java. La recommandation en question a trait à la standardisation des interfaces de programmation d’applications (API). Ces préoccupations ne sont pas sans rappeler celles d’un projet open source nommé Eclipse mené à l’initiative d’IBM et auquel Sun Microsystems ne participe pas (voir édition du 8 septembre 2003).
IBM et Sun ne s’accordent pas
Rappelons en effet qu’Eclipse est une plate-forme de développement Java ou plutôt une plate-forme d’intégration de divers outils de développement. Eclipse est donc un socle sur lequel éditeurs et développeurs open source sont invités à ajouter de nouvelles fonctionnalités sous forme de plug-ins : conception UML, éditeurs pour langages comme XML ou Cobol… Et ce concept a rencontré le succès : déjà plus de 250 plug-ins sont disponibles. Cela pose la question de la possible concurrence des deux projets et d’une fragmentation des outils de développement et de la communauté des développeurs Java. Le mois dernier, Sun Microsystems a décliné une invitation à rejoindre Eclipse après y avoir un temps songé. A cette occasion, le Gartner Group soulignait que Sun et IBM avaient perdu une bonne occasion d’unifier la communauté Java, ce qui est dommageable pour les développeurs. Réciproquement, IBM a été démarché pour participer à JTC. Sans succès, ce dernier estimant qu’avec Eclipse et la cinquantaine d’éditeurs qui soutiennent ce projet, il détient une plate-forme apte à supporter la comparaison avec Visual Studio de Microsoft.