Hackerspace Global Grid (HGG). Le projet est ambitieux, tant par ses objectifs que par les moyens matériels qu’il nécessite. Il ne s’agit pas moins d’utiliser le satellite pour contourner les risques de censure sur le web.
HGG est la réponse à une idée lancée en août 2011 par le « hacktiviste » Nick Farr à l’occasion du Chaos Communication Camp, une rencontre estivale et festive incontournable des hackers organisée par le célèbre groupe Chaos Computer Club (CCC) créé en 1981 à Berlin.
Une nouvelle initiative communautaire un peu folle, en somme, aux conséquences encore difficiles à cerner analyse Silicon.fr.
Concrètement, « HGG vise à fournir l’infrastructure nécessaire au projet, » peut-on lire dans la FAQ.
« Nous voulons comprendre, construire et rendre la communication par satellite disponible à toute la communauté HackerSpace et à l’ensemble de l’humanité, » ajoute-t-elle.
HGG s’appuiera sur un autre projet, Constellation, qui vise à fournir de la puissance de calcul depuis une grille de PC connectés en réseau par Internet, à la manière du Seti@home de l’Université de Berkeley.
Chacun peut évidemment contribuer à Constellation en installant le logiciel dédié sur sa machine personnelle.
L’idée des membres du HGG, apparemment coordonné depuis Stuttgart par Armin Bauer, passe par la construction d’un réseau distribué de stations de base au sol qui capteront les communications satellite.
Une sorte de GPS à l’envers chargé de localiser les satellites afin de pouvoir les exploiter.
Une démarche qui, dans un premier temps, nécessite de synchroniser le réseau de distribution, de construire les modules de réception (satellites amateurs, le système de surveillance coopératif du trafic aérien ADB-S, etc.) et de traiter les données des signaux reçus.
Dans un deuxième temps, le HGG pourrait construire un système d’émission des communications, « mais il n’y a pas encore de plans sur la façon dont cela pourrait être implémenté. »
Cerise sur le gâteau, le programme affiche l’ambition d’envoyer sur la Lune le premier astronaute amateur d’ici 23 ans.
Mais au-delà de l’exploit technique et organisationnel qui devra répondre à nombre de défis (à commencer par lancer et maintenir en orbite les satellites), le HGG se présente comme un contre-pouvoir pour lutter contre les risques de censures.
C’est notamment le projet de loi Sopa (Stop online piracy act) aux États-Unis qui a motivé Nick Farr.
Sopa permettrait ainsi de bloquer des sites web pour des raisons de copyright, notamment.
En France, dans le même esprit, le décret relatif aux modalités « d’arrêt de l’accès à des offres de paris ou de jeux d’argent et de hasard en ligne non autorisés« , entré en vigueur le 1er janvier, permet d’obliger les fournisseurs d’accès à bloquer un site au niveau de son nom de domaine (par la gestion des DNS).
HGG se défend néanmoins d’une quelconque orientation politique ou idéologique.
« Nous sommes juste un groupe de technophiles qui ont identifié un problème et sont impatients de le réparer. Nous sommes intéressés par les aspects technologiques autour de la communication« , se défendent les membres.
Autrement dit, la motivation du HGG serait uniquement liée à l’accès à la connaissance. Et au défi de rendre l’espace accessible à tous (idéalement).
Il n’en reste pas moins que pour Nick Farr, cité par la BBC, « pirater est propre à la communication ouverte. Nous pensons que la communication est un droit humain. »
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