Des jeux Dreamcast copiables sur Gnutella
Une équipe de pirates, rassemblés sous la bannière Utopia, diffuse un logiciel capable de faire démarrer des copies illégales de jeux sur la console Dreamcast. Plusieurs titres circuleraient déjà, disséminés à l’aide du logiciel de partage de fichiers Gnutella.
En faisant appel à un matériel propriétaire et des supports CD-Rom d’une capacité de 1 Go rebaptisés GD-Rom, le constructeur Sega pouvait s’estimer tranquille face au piratage des jeux pour sa console Dreamcast. Pas pour longtemps toutefois, car des pirates signalent avoir contourné les différentes protections en fournissant un logiciel de démarrage capable de faire tourner n’importe quelle copie sur CD-Rom.
Le logiciel, baptisé Dreamcast Boot CD v1.1, est l’oeuvre de plusieurs pirates réunis sous le nom d’Utopia. Lancée le 22 juin sur Internet, l’application consiste en un fichier compressé de 1 Mo. D’après le texte d’explication qui l’accompagne, et que l’on peut consulter à l’adresse http://www.xtremehw.net/Dreamcast, le logiciel ne fonctionne que sur les modèles de consoles non munies d’une puce de sécurité, et qui serait intégrée dans les modèles les plus récents de Sega.
Le logiciel de démarrage a pour principale fonction d’autoriser la lecture de CD-R informatiques traditionnels, alors que la compatibilité en sortie d’usine est limitée aux GD-Rom et aux CD audio. Les jeux piratés peuvent donc être copiés sur les supports CD-R classiques. Le risque est grand d’engendrer une diffusion rapide des copies. Déjà, à l’aide du logiciel d’échange de fichiers Gnutella, il serait possible de télécharger une trentaine de jeux du catalogue Dreamcast ! Avec un certain cynisme, le site Xtremehw propose même de voter pour élire les titres les plus attendus.
On n’explique pas comment il a été possible de faire passer les titres d’une version GD-Rom, illisible sur un lecteur banal d’ordinateur, à une mouture adaptée au CD. Toutefois, à cause de la limite des 650 Mo des CD-R, les pirates suppriment les fichiers les moins indispensables, comme les séquences cinématiques de présentation.
Chez Sega, on observe avec dépit l’arrivée du logiciel d’Utopia. « Cela porte atteinte à la propriété intellectuelle de Sega et porte un tort aux éditeurs de jeux », souligne une porte-parole de la société. Difficile en effet d’engager plusieurs millions de dollars dans des titres originaux si le piratage freine les retours sur investissements. En même temps, il faut reconnaître un détail. La présence d’un catalogue de logiciels Dreamcast piratés, certes illégal, risque de faire réfléchir à deux fois certains futurs acheteurs de la console Playstation II. D’aucuns expliquent en effet le succès de la PlayStation première du nom par la facilité de copie de ses jeux…