Quelles sont donc les deux questions de néophyte les plus couramment entendues dans un magasin ou dans un rayon d’informatique aujourd’hui ? La réponse ne vous surprendra pas : « C’est un Pentium ? A quelle vitesse va-t-il ? ». La preuve par l’absurde que le département marketing d’Intel est peuplé de vifs esprits ! D’abord, le Pentium est devenu l’architecture de référence. D’autre part, la fréquence du processeur passe pour être l’étalon infaillible de sa puissance. Vous objecterez sans complexe, et à l’instar de La Fontaine, que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Apple et AMD ne l’ont peut-être pas lu, ni même son inspirateur, le fabuliste grec Esope. Les deux firmes en sont encore à contre-carrer le rouleau compresseur marketing d’Intel en jurant leurs grands dieux qu’il ne s’agit que d’un mythe, celui du MHz. AMD semble pourtant mieux parti qu’Apple : d’abord ses puces ont franchi le célèbre mur du GHz, soit 1 000 MHz, une vitesse de processeur qui fait rêver, même si elle ne signifie en rien que le travail demandé au silicium se fait dans un laps de temps plus court que sur un autre processeur. Et puis AMD s’oriente vers une dénomination de ses puces en fonction de la vitesse de celles de son rival. Ainsi, l’Athlon 1,33 GHz deviendrait l’Athlon 1500+, le 1,4 GHz s’intitulera l’Athlon 1600, etc. (voir édition du 31 août 2001). Cette dénomination sous-entend bien sûr que l’Athlon 1,33 est aussi puissant qu’un P4 à 1,5 GHz. De 1,33 à 1,5 il n’y a qu’un pas… Mais quand on doit venir de 867 MHz, comme sur les puces PowerPC utilisées par Apple…
Alors que faire ? Greg Mills, un inventeur, pense que la comparaison par le MHz entre les architectures mises en avant par les deux fondeurs de puces pour PC, mène à des travers et à une distorsion de la réalité. Les différences vont en faveur des puces IBM et Motorola utilisés par la firme de Cupertino, dans les domaines de la compression ou des applications multimedia. En termes de bénéfice utilisateur en revanche, le temps mis par un ordinateur pour réaliser une opération s’avère essentiel. C’est sur cette notion que Greg Mills entend appuyer la mise en place d’un indicateur de MHz virtuel, ainsi qu’il l’a expliqué à nos confrères de MacCentral. « La façon dont le benchmark du MHz virtuel a été déterminé, c’est que si une puce Intel à 800 MHz réalise une tâche en 20 secondes, mais qu’un Mac réalise la même tâche en 10 secondes, vous pouvez dire que le Mac va à 1600 MHz virtuels. (…) Si une puce d’Intel met 15 secondes en lieu et place des 10 secondes du PowerPC d’un Mac, celui-ci tourne à 150 % de la vitesse de la puce d’Intel ou dispose d’un MHz virtuel 1,5 fois plus élevé ». Greg Mills propose donc une formule de calcul basée sur le temps pris pour réaliser une tâche dans l’un et l’autre monde. Pour obtenir la vitesse virtuelle d’un processeur PowerPC, on divisera le temps mis par une puce Wintel pour réaliser une tâche, par celui mis par le PowerPC pour la même opération et on multipliera le résultat par la vitesse du processeur pour PC. Exemple : durée d’une tâche sous Intel P4 à 1,7 GHz = 15 secondes. Même tâche sous PowerPC 867 MHz = 10 secondes. Vitesse virtuelle du PowerPC = (15/10) x 1,7 GHz. Soit 2,55 GHz !
Intel standard de fait
Des benchmarks, il y en a déjà des dizaines. Mais la logique imparable du temps pris pour réaliser une instruction ou du nombre d’instructions traitées par seconde s’adresse bien évidemment aussi aux fondeurs de puces pour PC. La comparaison entre AMD et Intel peut également s’appuyer sur ce modèle en dehors de toute logique marketing. Les problèmes qu’il soulève, outre la polémique sur son bien fondé qui ne manquera pas d’éclore, c’est qu’il fait finalement la part belle à Intel en le considérant de facto comme le standard de référence, ce que font déjà une bonne part des benchmarks existants. Or justement, si l’on ne considère pas le MHz comme l’outil pertinent de comparaison entre les processeurs, l’utilisation d’un MHz virtuel ne fait finalement qu’envenimer les choses. Steve Jobs et son lieutenant chargé du matériel, Jon Rubinstein, n’utilisent rien d’autre qu’une partie de l’équation de Greg Mills : le nombre d’instructions traitées par seconde, encore appelé « flops ». Les Mac ont été les premières machines de bureau à dépasser le stade du Gigaflop, c’est-à-dire du milliard d’instructions par seconde. Le problème, c’est que dans la langue de Molière, le Gigaflop peut être assimilé à un grand flop ! Et revoilà le marketing qui pointe le bout de son nez ! Apple ne le veut sans doute pas et serait bien inspirée de considérer la proposition de Greg Mills. Il faut dire qu’un PowerMac G4 à 2,55 VGHz (pour virtual GHz) ferait sans doute plus lièvre que l’actuelle tortue, le PowerMac G4 à 867 MHz ! « Rien ne sert de courir, il faut partir à point »…
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