Des scientifiques japonais auraient mis au point le premier ADN artificiel du monde, une invention qui rend l’informatique à ADN plus concrète que jamais. Dans un article paru dans l’édition du 23 juillet du Journal of the American Chemical Society, Masahiko Inouye et ses collègues de l’Université de Toyama affirment être parvenus à mettre au point une chaîne d’ADN artificielle parfaitement stable.
« La composition chimique unique de ces structures et leur grande stabilité offrent des possibilités sans précédent pour le développement de composants et d’applications biotechnologiques « , expliquent les chercheurs.
Si la technologie est au point, elle pourra être utilisée dans des ordinateurs à ADN extrêmement puissants. L’informatique biologique peut rendre les systèmes à base de silicium totalement obsolètes et permettre le développement de minuscules superordinateurs beaucoup plus puissants que les systèmes actuels.
Les ordinateurs à ADN sont conçus avec de l’ADN en guise de logiciels et des enzymes en guise de matériel. En combinant les deux et en surveillant les réactions qui en résultent, il est possible d’effectuer des calculs informatiques simples.
La capacité de stockage de l’ADN est également nettement supérieure à celle des systèmes en silicium. 500 grammes d’ADN offriraient une plus grande capacité de stockage que tous les disques durs existant actuellement. L’ADN est également moins gourmand en énergie.
En 2004, les scientifiques israéliens du Weizmann Institute of Science avaient annoncé dans un article paru dans Nature avoir mis au point un prototype d’ordinateur à ADN disposant de capacités d’entrée/sortie. Le système a été officiellement reconnu par le Guinness World Records comme « le plus petit système informatique biologique« .
Puis, en 2006, les scientifiques de l’Université de Columbia et de l’Université de New Mexico ont mis au point MAYA-II, un ordinateur à ADN qui utilise 128 portes logiques organiques et 32 molécules d’ADN d’entrée. Ce dernier est capable de jouer au morpion, bien que très lentement.
La nouvelle découverte des scientifiques japonais est fondamentale, puisqu’elle leur permet de développer des types d’ADN personnalisés optimisés pour l’informatique. Cette contribution permet de projeter le déploiement d’ordinateurs à ADN à quelques années, et non plus à plusieurs décennies.
Traduction de l’article Boffins build artificial DNA de Vnunet.com en date du 8 juillet 2008.
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