Devialet : un Frenchie chez Apple
Apple va distribuer, dans un premier temps aux États-Unis, l’enceinte haut de gamme Phantom du Français Devialet. Un partenariat qui en appelle d’autres ?
À l’approche des fêtes de fin d’année, le timing est idéal pour le Français Devialet, spécialiste de l’audio haut de gamme : son enceinte Phantom* arrive aux États-Unis par le biais d’un partenariat exclusif avec Apple, qui la commercialisera initialement dans une quinzaine de boutiques.
L’accord prend effet à compter de ce 8 décembre 2015. Il devrait être étendu, début 2016, à l’Europe, où Devialet s’est déjà associé à quelques grands magasins comme Harrod’s à Londres et KaDeWe à Berlin – tout en exploitant deux magasins en propre à Paris.
À en croire le cofondateur et directeur général Quentin Sannié, qui s’est confié à BFM Business, Marc Benioff a joué un grand rôle dans ce rapprochement avec Apple. Le patron de Salesforce (logiciels d’entreprise), utilisateur de Phantom, aurait convaincu Angela Ahrendts, qui gère le réseau de distribution de la firme, de rencontrer l’équipe dirigeante de la start-up. L’affaire aurait été négociée « en une heure à peine »…
Après huit années d’activité, Devialet avait officiellement amorcé, au printemps, sa phase d’internationalisation, capitalisant sur une levée de fonds de 25 millions d’euros. Des Net-entrepreneurs tels que Xavier Niel, Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon et Bernard Arnault avaient remis au pot après avoir contribué, fin 2012, à un premier tour de table de 15 millions d’euros.
Devialet vise plus particulièrement Londres, New York, Berlin, Hong Kong, Singapour et Shanghai pour étendre son réseau de distribution. Tout en mettant en avant des « clients comblés » comme Beyoncé et Jay-Z, will.i.am, Joey Starr… et Andy Rubin, à l’origine du système d’exploitation Android.
Accessible à partir de 1 690 euros TTC dans sa version de base (750 W ; il existe un modèle « Silver Phantom » d’une puissance de 3000 watts, pour 1 990 euros), l’enceinte Phantom illustre la volonté de Devialet d’élargir son public, alors que ses autres produits, que l’on rangera dans la catégorie « audiophile », affichaient un ticket d’entrée avoisinant les 5 000 euros… pour une gamme de prix allant jusqu’à plus de 20 000 euros.
En l’état actuel, on est sur une production « 100 % made in France », entre le Val de Loire, Fontainebleau et Montceau-les-Mines, avec une capacité de 3 000 exemplaires par mois.
* Il est possible de coordonner jusqu’à 24 enceintes Phantom en mode « multiroom » via le hub Dialog, qui donne accès à diverses fonctionnalités telles que le CPL pour compenser l’éventuelle faiblesse du réseau Wi-Fi (voir les spécifications techniques du produit).
À voir en complément, l’interview de Quentin Sannié, qui revenait, l’année passée, sur les ambitions de son entreprise tout en évoquant les particularités de ses technologies d’amplification sonore.
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