Où s’arrêtera Didi Chuxing en matière de levées de capitaux ?
La question se pose à l’heure où la plate-forme de mobilité urbaine, souvent décrite comme « l’Uber chinois », officialise un nouveau tour de table d’un montant stratosphérique : plus de 4 milliards de dollars.
L’opération est d’une envergure comparable à celles annoncées à la mi-2016 (4,5 milliards) et au printemps dernier (5,5 milliards).
DiDi se contente d’évoquer la participation d’institutions « chinoises et internationales ».
On peut penser au groupe japonais SoftBank, au fonds américain Silver Lake et à China Merchant Bank, pressentis pour avoir pris part au précédent tour de table.
Le Wall Street Journal retient effectivement l’option SoftBank… et y ajoute Mubadala Capital, le fonds souverain d’Abu Dhabi – sachant que celui d’Arabie saoudite a mis ses billes dans Uber.
Du côté de TechCrunch, on parle d’une valorisation relevée de 50 à 56 milliards de dollars. Vraisemblablement supérieure, donc, à celle à laquelle Uber négocie actuellement un méga-financement auprès du même SoftBank.
L’occasion, pour DiDi, de réaffirmer ses ambitions, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Une initiative « DiDi Labs » centrée sur ce volet a été lancée en début d’année, autour des enjeux de sécurité et de conduite autonome. Elle s’est récemment traduite par l’ouverture d’un campus à Mountain View (Californie).
DiDi dispose par ailleurs de partenariats, comme avec le laboratoire d’IA de Stanford. Ses équipes ont dernièrement présenté – lors de la « Conference on Knowledge Discovery and Data Mining », organisée au Canada – un algorithme capable d’anticiper, à partir de la méthode d’inférence bayésienne, les trajets que les utilisateurs de ses services sont susceptibles d’effectuer.
Alimentés par l’ouverture de certains jeux de données à la communauté des chercheurs (initiative GAIA), les travaux sur l’intelligence artificielle devront aussi permettre de réduire un phénomène de fraude qui toucherait environ 10 % des réservations en Chine dans l’écosystème de services DiDi : de faux trajets sont organisés pour récolter les bonus accordés aussi bien aux chauffeurs qu’aux passagers.
Au-delà de ses ambitions d’expansion à l’international, pour l’heure accomplies essentiellement par le biais de partenariats souvent additionnés de prises de participations*, le groupe chinois compte développer son propre réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques.
Il en vise un million dans sa flotte en 2020, contre 260 000 aujourd’hui, pour un total revendiqué de 21 millions de chauffeurs et 450 millions de passagers, en comptant les intégrations de services tiers à l’image d’ofo pour le vélopartage.
* Lyft en Amérique du Nord, Ola en Inde, Grab pour l’Asie du Sud-Est, Careem au Moyen-Orient et, en Europe, la start-up estonienne Taxify, arrivée début octobre à Paris.
Crédit photo : Stuck in Customs via VisualHunt / CC BY-NC-SA
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