En présentant le programme Digital SNCF (« ou comment placer le numérique au cœur de l’activité de transporteur ») qui est multi-facettes, Yves Tyrode arrive rapidement à la question du haut débit mobile sur le réseau de la compagnie ferroviaire.
En présence du président Guillaume Pépy, le nouveau Chief Digital Officer du groupe a expliqué comment il comptait favoriser l’usage de l’Internet en mobile dans les TGV.
« Deux voyageurs sur trois ont un smartphone », estime Yves Tyrode lors de la présentation officielle du programme numérique.
Au-delà de la question de l’accès 3G – 4G et WiFi dans toutes les gares, comment proposer de l’accès Internet dans les rames des TGV ?
Après avoir été interpellé par Axelle Lemaire (secrétaire d’Etat au Numérique), la SNCF compte apporter une réponse.
L’enjeu est d’abord technologique : après avoir initialement opté pour un accès fondé sur le binôme satellite – WiFi, le groupe ferroviaire change de braquet.
« Nous allons passer en WiFi et 4G dans les rames », révèle Yves Tyrode. Les choix définitifs de la combinaison technologique et des prestataires seront fixés d’ici la fin du premier semestre 2015.
« On a établi un appel d’offres pour équiper les TGV avec la meilleure solution technologique possible », précise le CDO.
Précisons un peu l’approche : l’idée consiste à recourir à la 4G par le biais d’une couverture complète via l’infrastructure réseau (33 000 kilomètres de rails).
Tandis que le passage au WiFi sera requis « uniquement dans des cas spécifiques » (comme le passage de trains dans des tunnels a priori).
« On préfère que la 4G entre directement dans les rames plutôt qu’elle entre par des répétiteurs », résume Yves Tyrode.
Le déploiement est escompté pour la fin 2016. Mais, même à cette échéance, il ne faudra pas probablement pas compter sur une couverture globale du réseau TGV.
Quel modèle économique sera retenu ? « Celui qui est en vigueur sur Internet : la gratuité. » En fait, il ne faut pas s’emballer puisque les clients devront disposer d’un forfait 4G émanant d’un opérateur télécoms pour bénéficier du service 4G dans les TGV.
Pour les TER et les RER, il faudra compter uniquement sur la 4G. Le WiFi pour ces types de lignes de transport sur rail, on oublie.
Pour que le projet haut débit mobile se concrétise, il faut que les opérateurs télécoms jouent le jeu. Guillaume Pépy assure que son groupe favorisera l’installation d’antennes 4G sur le réseau SNCF en entrant sur les sites ferroviaires de la compagnie.
Mais à charge pour les opérateurs de prendre en main l’installation de leurs équipements (mutualisés ou non). « On facilite, mais on ne contrôle pas », précise le président de la SNCF.
Mesurer la qualité de la 4G sur le réseau SNCF
On le voit bien rien qu’en effectuant un trajet Paris-Melun en RER D, la couverture 4G n’est pas assurée tout au long du parcours. Et c’est encore plus évident avec la 4G en TGV.
Il faut donc procéder à des mesures-tests de couverture réseau 3G et 4G sur l’ensemble du réseau SNCF afin de déterminer les « zones à trous ». En prenant en compte une méthodologie ARCEP pour mesurer la qualité de l’accès, la SNCF compte démarrer l’évaluation en mars pour une première présentation en avril.
Une dernière question non négligeable : quel sera le coût d’un tel dispositif haut débit mobile ? La SNCF reste évasif sur ce volet spécifique et met en avant le fait qu’un investissement de 450 millions d’euros sur trois ans est consenti pour cette « accélération digitale » qui comprend d’autres implications comme l’évolution de l’infrastructure informatique, le développement d’applications pour le personnel et les usagers, l’équipement high-tech des agents (smartphones, tabettes), l’open data ou l’animation d’un éco-système « open innovation ».
Comment assurer la fluidité des flux data en grande vitesse ? Cela reste le challenge de la SNCF.
Guillaume Pépy est revenu sur la première expérience Internet mobile en TGV qui avait été déployée et exploité très partiellement sur le réseau TGV dans la période 2010-2011 (service Box TGV à l’époque). « Le modèle satellitaire ne s’est pas révélé pertinent et efficace (un million d’euros par rame) : c’était super BOF alors que tout le monde disait que c’était chic, cher mais bien. »
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