Toutes les pistes sont à explorer pour réduire l’impact carbone de son parc informatique. Et l’utilisation de PC reconditionnés en est une.
Cependant, cette action requiert des précautions, en particulier pour prévenir les risques de cybersécurité. La vigie de l’Etat en la matière, l’ANSSI y consacre un guide pour éviter de commettre quelques erreurs qui pourraient s’avérer rédhibitoires.
Le chiffrement immédiat du disque favorise les opérations de nettoyage et d’effacement en vue d’une démarche de seconde vie, explique l’agence. L’activer a posteriori ne garantit pas l’irrécupérabilité des données traitées antérieurement. Y compris lorsqu’on réalise un effacement cryptographique « par perte de clé » (les composants de sécurité de type TPM, carte à puce ou token gèrent ce mécanisme, recommandé).
À défaut d’un chiffrement « à l’origine », il faut adapter le processus d’effacement à la sensibilité des données. L’ANSSI a synthétisé les options envisageables en un arbre de décision.
Pour réaliser un « effacement sécurisé » par voie logicielle, trois possibilités :
– Les outils que fournit le fabricant du disque
– Des outils open source comme hdparm
– Un logiciel ayant reçu au moins une certification CSPN, « par exemple Blancco Drive Eraser »
On gardera à l’esprit que cet « effacement sécurisé » ne couvre pas les secteurs défectueux. Lesquels peuvent, même s’ils sont de taille réduite, contenir des informations importantes. Chacun adaptera la procédure en conséquence, en se référant à son analyse de risques.
Préparer la seconde vie d’un ordinateur implique aussi d’effacer les composants mémoire : réinitialiser l’UEFI, vider le TPM, remettre à zéro le lecteur d’empreintes digitales… On pensera aussi à retirer les supports amovibles et à anonymiser les machines – en retirant les autocollants, codes-barres, QR codes, etc.
Qu’en est-il pour qui veut intégrer des machines reconditionnées dans son parc ? Il faut d’abord comprendre les risques, et cela induit la prise en compte des méthodes de persistance. Cela va du dépôt de codes malveillants sur le disque à la réécriture du firmware en passant par le piégeage du matériel. Aussi bien par l’ajout d’implants physiques (micro caché, câble USB doté d’une antenne radio…) que la reprogrammation de microcontrôleurs, jusqu’à ceux des chargeurs et des stations d’accueil USB.
Intégrer des ordinateurs reconditionnés peut poser des risques d’hétérogénéisation du parc. Et donc de maintien en condition opérationnelle. De manière générale, on s’assurera de ne pas affaiblir le niveau de sécurité global du SI. Regrouper les ordinateurs en question par services ou fonctions métiers peut aider, en réduisant le risque à des périmètres bien identifiés.
Au-delà du périmètre, on restreindra aussi les cas d’usage. L’ANSSI déconseille, en particulier, de faire de ces machines des postes d’administration. Elle invite à privilégier les scénarios les moins risqués : formation, ordinateurs de prêt… Tout en choisissant des ordinateurs dotés de fonctionnalités de sécurité équivalentes au matériel neuf (exemples : TPM 2.0 et clés UEFI Secure Boot changeables par l’autorité qualifiée).
Le cahier des charges devrait également comprendre, d’une part, au moins 1 an de garantie pièces et main-d’œuvre. Et de l’autre, au moins 2 ans de mises à jour OEM pour le firmware.
Autant que possible, on choisira des machines vierges soi lesquelles on installera soi-même un OS, avance l’ANSSI. À défaut, on effacera entièrement le disque à la livraison pour réinstaller sa propre image système. Une opération sur laquelle l’entreprise destinatrice doit garder la maîtrise (pas de délégation à un tiers).
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