Dis-moi comment tu cliques, je te dirai qui tu es
L’édition en ligne du Wall Street journal s’est penchée sur une technologie développée par Predictive Networks qui permettrait de savoir qui se cache derrière un internaute non identifié. Homme, femme, jeune, vieux : il serait possible de dresser un profil précis, rien qu’en étudiant sa façon de se servir du clavier ou de la souris. « Intéressant », juge Ludovic Dubost, directeur technique chez NetValue France, « mais attention à rester vigilant sur le respect de la vie privée ».
L’internaute, cet inconnu ! Publicitaires et spécialistes du marketing cherchent à le cerner du mieux possible, le but étant de pouvoir lui délivrer des publicités ciblées. Dans cette recherche du profil caché, le Wall Street journal s’est intéressé à une technologie développée par Predictive Networks. Dans un article que l’on peut retrouver sur ZDNet.com, il se penche sur le nouvel « outil biométrique » de cette société. L’idée consiste à analyser les frappes sur le clavier et les mouvements de la souris pour différencier les utilisateurs d’un même ordinateur. En fait, si le but est bien de repérer des utilisateurs uniques, il ne semble pas que les enregistrements se situent au niveau de l’ordinateur de l’internaute. « D’après moi, ça correspond plutôt à l’analyse d’une séquence de pages », estime Ludovic Dubost, directeur technique chez NetValue France. « Ce genre de mesure est possible avec un simple cookie qui passe à travers plusieurs sites, où dès qu’il y a un point central de passage comme avec la télévision numérique », explique-t-il. Car pour analyser les frappes sur le clavier ou les mouvements de la souris, il faudrait installer un logiciel sur le poste de l’internaute.
Un panel pour établir des statistiques
NetValue, spécialisé dans la mesure des comportements et des usages de l’Internet, se base lui sur des panels. Les mesures sont effectuées directement sur l’ordinateur de l’internaute qui a accepté de le faire. « Pour Predictive Networks, le but est de savoir qui on a en face, c’est du one-to-one« , souligne Ludovic Dubost, « notre approche est différente car nous cherchons à établir un échantillon représentatif pour ensuite en tirer des statistiques ciblées. » NetValue doit installer une application chez les membres de son panel, pour cela il est nécessaire d’avoir leur assentiment. De son côté, Predictive Networks assure demander l’accord des internautes (opt-in). « Il faut rester vigilant sur ce point », prévient Ludovic Dubost qui rappelle qu’« avec ces technologies sur Internet, c’est un peu comme si, quand on entre dans un magasin, le vendeur savait de quelle autre boutique on venait ».
Si un logiciel pouvait différencier les utilisateurs d’un même poste à partir des frappes au clavier et des mouvements de la souris, quelles applications pourrait-on envisager ? Les panélistes de NetValue doivent s’identifier, aussi une manière de le faire automatiquement serait « intéressante », juge son directeur technique. « Cela éviterait de déranger nos utilisateurs, souligne-t-il, mais il ne faudrait pas que la phase d’implémentation soit trop lourde. »« On pourrait éventuellement imaginer des applications en matière de sécurité », estime Ludovic Dubost, « en détectant un changement de comportement, le logiciel pourrait demander à l’utilisateur de saisir son mot de passe. » Qui sait ce que le futur nous réserve ? Mais quoi qu’il en soit, il faut avoir conscience de la puissance des outils de ceux qui scrutent nos surfs. A bon entendeur…