Une chose est sûre : Nicolas Sarkozy ne fera pas entrer la France dans l’économie numérique en 100 jours. On en avait déjà une petite idée avec la composition du gouvernement et la nouvelle donne des attributions ministérielles. A part Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il est difficile d’identifier quels membres de l’exécutif s’occupent réellement des nouvelles technologies ou detrouver dans les nominations des chargés de mission es technologies de l’information et de la communication (TIC).
Au cours de la campagne présidentielle, le candidat Nicolas Sarkozy (UMP) avait exposé quelques propositions phares liées aux nouvelles technologies. Il voulait notamment sortir des sentiers battus en évitant de créer une » énième délégation interministérielle qui n’aurait pas d’autres fonctions que d’afficher une volonté politique inopérante ». Mais du coup, le flou subsiste dans ses intentions.
Cette sensation de flottement est confirmée avec la déclaration de politique générale de son Premier ministre François Fillon, qui aurait pu avoir une fibre télécoms après avoir occupé un poste de Ministre des Technologies de l’information et de la Poste, puis ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l’Espace, dans la période 1995-1997.
Manque d’inspiration
Il paraît normal que des sujets majeurs de la société et la réalité française soient mis en avant dans le discours de politique générale (emploi, justice, enseignement, « modernisation » de la démocratie…). Mais les références concernant des domaines comme le numérique, les TIC ou même la recherche se font rare.
Après avoir épluché le discours que François Fillon a adressé mardi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, on ne trouve que quelques allusions, notamment lorsque le Premier ministre évoque « l’intelligence française » ou « nos technologies et nos capacités d’innovation ». « L’immense cohorte de nos savants, biologistes, mathématiciens, philosophes, juristes, historiens qui firent notre rayonnement ne doit pas s’arrêter au seuil d’un siècle, où, précisément, le pouvoir de la matière grise dessinera notre avenir. »
Sur le volet de la culture et de l’éducation, leur accès passe « par la dématérialisation des supports et la diffusion en numérique ».
N’en déplaise à Jean-Michel Billaut, fondateur de l’Atelier qui a récemment écrit une lettre ouverte au Président de la République sur le thème du très haut débit (disponible sur son blog), le discours de François Fillon a complètement éludé le sujet.
Pour les PME, l’idée d’un small business act à la française, pour leur favoriser l’accès aux marchés publics, est avancée. Mais là aussi, pas la moindre allusion à la compétitivité numérique ou plus simplement l’économie numérique ont été éludées.
Puisque le nouvel hôte de l’Elysée a placé son quinquennat sous le signe de l’action, on pourrait faire abstraction de ce rendez-vous manqué et, finalement, regarder ses premières initiatives « fortes » dans le domaine des TIC. Mais à part la possibilité de consulter le solde de ses points de permis de conduire sur Internet, difficile de dénicher le signe d’une véritable impulsion.
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