Quel avenir pour Hulu ?
La question se pose avec l’acquisition, par la Walt Disney Company, d’une grande partie de l’empire 21st Century Fox.
Dette comprise, le premier a mis plus de 66 milliards de dollars sur la table pour s’emparer, entre autres, des studios télévisés et cinématographiques du second… mais aussi de la participation qu’il possède dans Hulu ; 30 % en l’occurrence.
En y ajoutant sa propre participation, Disney détiendrait, une fois la transaction bouclée, 60 % du capital de la plate-forme VoD. Laquelle pourrait, avec une clientèle estimée entre 12 et 16 millions d’abonnés, constituer un socle idéal face à Amazon et Netflix.
Reste l’inconnue Comcast. Le groupe télécoms américain détient lui aussi 30 % du capital de Hulu, via NBCUniversal. Il est jusqu’à présent resté en retrait, mais l’accord signé dans ce sens prend fin en septembre prochain, sans doute avant la finalisation du deal Disney – 21st Century Fox, comme le souligne Recode.
Du côté des analystes, on n’exclut pas que Disney finisse par revendre, éventuellement à Comcast, qui pourrait aller jusque devant les tribunaux.
Disney pourrait aussi tenter de racheter la participation de Comcast, à l’heure où les pertes de Hulu se creusent* : 560 millions de dollars sur les neuf premiers mois de 2017, contre 331 millions sur la même période en 2016 et 129 millions en 2015.
Le modèle économique de la plate-forme est basé sur deux abonnements.
Le ticket d’entrée est fixé à 7,99 dollars par mois. L’autre formule, à 39,99 dollars, se présente davantage comme un bouquet TV, mêlant direct et différé, avec un espace d’enregistrement illimité.
L’offre gratuite financée intégralement par la publicité n’est plus d’actualité depuis l’an dernier. Elle avait quitté le catalogue parallèlement à l’investissement de Time Warner.
Le conglomérat américain, derrière lequel on retrouve notamment la chaîne premium HBO et le groupe audiovisuel Turner Broadcasting System, avait injecté 583 millions de dollars en échange d’une participation de 10 % dans Hulu.
Conséquence de cet investissement, l’ensemble des réseaux de Turner – dont la chaîne d’information en continu CNN, Cartoon Network et Boomerang pour les programmes jeunes ou encore NBA TV pour la ligue américaine de basket-ball – avaient été intégrés à la plate-forme VoD.
* La gouvernance vient par ailleurs d’être bouleversée avec l’arrivée de Randy Freer au poste de CEO. L’ancien président et directeur des opérations de Fox Networks Group a remplacé Mike Hopkins, écarté après quatre années en fonction.
Embouteillage dans la VoD |
Face à Disney, qui prépare sa grande offensive pour 2019, Netflix se dresse avec plus de 104 millions d’abonnés à ses offres payantes. La firme américaine avance dans la production d’un catalogue exclusif pour répondre, selon son CEO Reed Hastings, à la tendance des fournisseurs historiques « à reprendre la main sur la diffusion de leurs contenus ». La démarche s’est traduite, entre autres, par l’acquisition de Millarworld, maison d’édition de Mark Millar, à l’origine de comics tels que « Kick-Ass » et « Kingsman ».Du côté d’Amazon, on a noué des accords avec des créateurs comme Robert Kirkman (« The Walking Dead » et le duo Amy – Daniel Palladino (« Gillmore Girls »). L’application Prime Video vient en outre d’être lancée sur Apple TV. |
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