50 térabits de données par pouce carré (soit plus de 6 téraoctets, ou 6 000 milliards d’octets rangés sur un carré de moins de 3 cm de côté). Tel est le record de densité de stockage que pourraient établir les ingénieurs de Seagate, suite à une démonstration d’une nouvelle technologie présentée fin août à l’occasion de l’inauguration d’un centre de recherche à Pittsburgh. Un record qui « repousse les limites de l’enregistrement magnétique au-delà de ce qui avait été imaginé », n’hésite pas à annoncer le communiqué du constructeur. Il est vrai que la nouvelle capacité va au-delà de la technologie pixie dust d’IBM limitée à 100 milliards de bits (ou 12,5 milliards d’octets) par pouce carré (voir édition du 8 novembre 2001). La technologie de Seagate permettrait donc de stocker cinq cents fois plus d’informations que celle d’IBM, à support égal.
Toute la difficulté de l’enregistrement sur support magnétique (composé de particules de fer et de platine en l’occurrence) réside dans la stabilité des données inscrites. Au delà d’une certaine finesse, nommée « limite superparamagnétique », les particules sont trop instables pour inscrire et conserver les données de manière fiable. Il faut donc utiliser un support plus stable. Mais les têtes magnétiques des disques durs ne supportent pas d’autres surfaces. D’où l’idée de chauffer la surface du support magnétique propre aux disques durs à l’aide d’un laser. Ainsi réchauffée, la surface facilite les enregistrements des données et le refroidissement quasi immédiat fige les particules de fer-platine, générant ainsi une stabilité impossible à atteindre jusqu’à présent. D’où le nom de HAMR, Heat Assisted Magnetic Recording.
Quelle vitesse de transfert ?
Cette technologie, qui reste à développer à l’échelle industrielle, permet à Seagate de conserver son avance face aux autres supports (notamment holographiques, voir édition du 1er février 2001) tout en profitant des procédés et des coûts de fabrication actuels. Selon Seagate, d’ici 5 à 10 ans, il sera possible, grâce à sa technologie HAMR, de stocker sur son ordinateur portable autant de données qu’en contient la bibliothèque du Congrès américain (exemple classique de l’autre côté de l’Atlantique). Reste à savoir si l’usage du laser ne ralentira pas de manière trop excessive le traitement des données. Le lecteur de disquettes LS120, qui utilisait le laser pour positionner la tête de lecture et offrir ainsi 120 Mo sur une disquette 3,5 pouces, a été victime de la lenteur du système. La technologie HAMR doit encore démontrer sa supériorité. Si ce n’est pas le cas, le disque dur tel qu’on le connaît actuellement a encore de beaux jours devant lui.
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