Divx cherche à se forger une nouvelle image
Divx Networks et le Fraunhofer Institute ont annoncé leur collaboration pour sécuriser la distribution de contenu numérique en MPEG-4. A l’origine des MP3 et Divx, deux formats parmi les plus utilisés par les pirates, les deux entreprises doivent prouver leur crédibilité avant de pouvoir exploiter leur manne de 50 millions d’utilisateurs. Le futur système exploitera plusieurs technologies de sécurisation dont le filigrane (watermarking).
Après avoir atteint les critères de qualité, le Divx veut se construire une image respectable. C’est du moins ainsi qu’on peut interpréter l’annonce faite par Divx Networks, l’entreprise à l’origine du codec de compression basé sur le MPEG-4, et du Fraunhofer Center for Research in Computer Graphics (CRCG), division américaine du Fraunhofer Institute, créateur du célèbre format MP3. Ces deux firmes vont partager leurs savoir-faire respectifs pour développer une solution de gestion des droits d’utilisation (Digital Right Management ou DRM) audio et vidéo pour le MPEG-4.
« En partenariat avec l’un des plus prestigieux instituts de recherche dans le monde, nous démontrons notre engagement à intégrer des options de sécurité dans les technologies Divx », explique Jordan Greenhall, PDG et cofondateur de Divx Networks, « et nous poursuivons nos recherches vers une solution de DRM simple et standardisée pour la distribution des données à travers un large choix de supports numériques. » Divx Networks, entreprise commerciale, a donc jugé que l’heure était venue de tirer profit de ses travaux. Mais pour convaincre les professionnels de la distribution de programmes numériques, il faut garantir l’intégrité et la préservation de leur fonds de commerce en renforçant la sécurité de son système d’encodage.
Car Divx comme MP3 sont aujourd’hui associés à l’exercice du piratage. Si la faute en revient probablement plus à Napster et autres Kazaa qu’aux formats audio et vidéo, il n’en reste pas moins que les outils mis à disposition des utilisateurs permettent, jusqu’à ce jour, de reproduire numériquement et de distribuer par le réseau des milliers de titres musicaux et de films hollywoodiens. Aux yeux des industriels du divertissement, cela n’est pas tolérable.
Sécurité en filigrane
Les deux acteurs n’ont pas dévoilé les détails de leur future solution de DRM mais il semble que le système pourrait intégrer un ensemble de technologies dont celle du filigrane (watermarking) exploitée notamment par Digimarc. L’empreinte numérique, l’authentification, l’identification ou le chiffrement des données, autant de technologies de sécurisation que Divx Networks et le Faunhofer CRGC souhaitent offrir dans leur future solution afin de séduire les professionnels de la diffusion audiovisuelle. Il est vrai qu’avec 50 millions d’utilisateurs dans le monde, le Divx dispose d’une base de consommateurs alléchante. Feront-il pour autant mieux que la SDMI qui s’était, à travers un concours (voir édition du 16 août 2001), décrédibilisée, voire ridiculisée ?