Le docteur Mozilla prend le pouls du patient Internet
La Fondation Mozilla a diffusé son premier rapport sur la santé d’Internet pour pointer les avancées et les freins à l’exploitation des ressources collectives à l’ère numérique.
La Fondation Mozilla a récemment publié « le Bulletin de Santé d’Internet« .
Ce projet de recherche ouvert, qui se présente comme un document de 40 pages en anglais est découpé en cinq parties : innovation ouverte, inclusion numérique, décentralisation, vie privée et sécurité, éducation.
Ce premier rapport est à télécharger gratuitement.
A travers cette initiative, la Fondation a vocation à « ouvrir un dialogue » sur « l’avenir d’Internet » et à prendre conscience des ressources collectives qui ne demandent qu’être exploitées.
Mozilla recense plus de 1,1 milliard de sites Internet disponibles sur le World Wide Web. Pour accentuer cette dynamique, l’exploitation de licences Creative Commons facilite l’accès à de nombreuses ressources et de plus en plus de gouvernements dans le monde favorise la mise à disposition de données publiques.
Selon la Fondation Mozilla, certaines lois ou traités liées à la propriété privée sont dépassées à l’ère de la vie numérique comme le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership).
Le recours aux DRM (Digital Rights Management) est également perçu comme anachronique. Ils sont perçus comme des systèmes fermés potentiellement porteurs de failles et qui restreignent les libertés individuelles en empêchant d’accéder au contenu qule que soit l’appareil de son choix.
Autre disparité pointé du doigt : l’inégalité à l’accès à Internet. Ainsi, 57,8 % de la population mondiale n’est pas en mesure de se payer une connexion fixe à Internet. La censure de certains gouvernements accentuent également les déséquilibres dans le monde.
Mozilla s’étend également sur l’emprise d’un petit nombre de multinationales de l’Internet. La Fondation pointe du doigt le pouvoir du club américain GAFA (Google-Apple-D=Facebook-Amazon) mais aussi de Tencent et d’Alibaba pour élargir au marché chinois.
Autre enjeux : la sécurité IT et le droit à la confidentialité
Mozilla se félicite de l’adoption du chiffrement de bout-en-bout de plus en plus d’applications de messagerie instantanées, garante de la confidentialité.
Le chiffrement du trafic Web a également le vent en poupe, avec en particulier Let’s Encrypt, un nouveau certificat qui permet d’ajouter aisément le HTTPS à n’importe quel site Web.
L’adoption grandissante du TLS 1.3 (Transport Layer Security) est un autre motif de satisfaction pour la Fondation.
Mais, il apparaît également que certains pays mettent en place des lois sur la (cyber-) surveillance, tels que Grande-Bretagne, le Pakistan ou la France
L’Internet des Objets (IoT en anglais) est également au centre des préoccupations en matière de sécurité. D’ici 2020, un volume de 20,8 milliards d’objets sera connectés. Des programmes malveillants tels que Mirais (qui a infecté 100 000 appareils IoT en novembre 2016) rappellent que la sécurité va devenir un enjeu de plus en plus crucial.
Dans le prolongement de ce bulletin de santé de l’Internet, à l’occasion de la journée mondiale de la protection des données (28 janvier), Mozilla a abordé la manière de mieux se protéger en ligne et garder le contrôle sur ses données personnelles lorsque l’on surfe.
Cette date symbolique a permis aussi d’annoncer la disponibilité de Firefox Focus, le navigateur Internet dédié à la vie privée, sur iOS dans 27 langues (notamment en français).
(Crédit photo : Cloudia Newland – Shutterstock.com)