Au nom de la protection de la vie privée, Max Schrems persiste dans son action contre Facebook. Jeudi, cet étudiant autrichien a assuré qu’il avait reçu le soutien de plus de 60 000 pour engager un recours collectif en justice contre le réseau social accusé d’infraction au droit à la confidentialité.
Plus précisément, 25 000 personnes (essentiellement des germanophones) ont pris position tandis que 35 000 autres déclarent leur intention d’accompagner la démarche si elle prend de la consistance.
« C’est la version autrichienne d’une class action (…) », précise Max Schrems dans une interview accordée au Monde début août. « Les gens peuvent donc assigner leurs demandes à une personne qui ensuite attaque la compagnie au nom de toutes ces personnes. J’aurais pu attaquer tout seul, mais Facebook aurait juste eu à corriger mes données. Si nous sommes suffisamment nombreux, nous pourrons obtenir des changements qui bénéficient à tout le monde. »
Le groupe de soutien de Max Schrems considère que Facebook malmène les données personnelles de ses membres (1,32 milliard dans le monde au dernier pointage) et enfreint la législation européenne à ce titre.
Max Schrems réclame 500 euros par personne qui s’associe à cette action collective contre le réseau social. A ce stade de la procédure et en fonction du niveau de ralliement, on arrive déjà à 30 millions d’euros de demande de dédommagement.
Le collectif Europe vs Facebook de soutien à Max Schrems avait déposé plainte auprès du tribunal régional de Vienne. Celui-ci donne désormais un délai de quatre semaines à Facebook Irlande, en charge des activités internationales (hors Etats-Unis et Canada), pour organiser sa défense (avec possibilité d’obtenir un délai de quatre semaines supplémentaires). Faute de réponse, le réseau social pourrait faire l’objet d’un jugement par contumace, peut-on lire dans une synthèse (PDF) fournie par le collectif.
La plainte à l’encontre de Facebook regorge de griefs : infraction à la législation européenne sur la protection des données, soutien au programme de cyber-espionnage américaine Prism, tracking des internautes au-delà du réseau social (via le bouton « J’aime »), exploitation illégale du « Graph Search »…
En 2010, Facebook avait accepté de collaborer un peu pour répondre aux requêtes de Max Schrems. Mais ce n’est pas suffisant visiblement.
En l’état actuel, le réseau social n’a pas émis de commentaires sur l’évolution de ce dossier.
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(Credit photo : collectif Europe vs Facebook)
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