Depuis l’éclatement du scandale PRISM et les multiples révélations d’Edward Snowden, les Français n’ont plus la même perception de la sécurité en ligne. La médiatisation du phénomène entame un peu plus leur confiance envers entreprises et gouvernements en matière de protection des données personnelles.
Telles sont les principales conclusions établies par le cabinet allemand Lieberman Research dans la 4e édition de son rapport Security Index (document PDF, 24 pages) réalisé pour le compte du fournisseur de solutions IT critiques Unisys. La majorité des 10 574 individus de 18 ans et plus interrogés par téléphone ou en face-à-face dans 12 pays* entre mars et avril 2014 expriment un sentiment d’impuissance lorsqu’il s’agit de préserver leur vie privée sur Internet.
Au-delà des opérations de cyber-surveillance orchestrées par les organes gouvernementaux, les sondés se disent préoccupés par l’utilisation frauduleuse qui pourrait être faite de leurs données bancaires. Ils s’inquiètent également d’une éventuelle usurpation de leur identité. Mais ce qu’ils redoutent surtout, c’est d’avoir à effectuer les démarches complexes auxquelles sont confrontées les victimes – directes ou collatérales – de cyber-attaques.
Cette prise de conscience synonyme de maturité est l’occasion, pour les entreprises, d’aller plus loin dans l’éducation de leurs employés, mais aussi de leurs clients, devenus plus réceptifs à l’égard des différentes mesures proactives visant à renforcer la sécurité en ligne. Il s’agira néanmoins d’intégrer au discours les problématiques du cloud, de la mobilité et des réseaux sociaux, dans le cadre d’une approche globale exploitant notamment les fonctionnalités embarquées dans les nouveaux équipements IT : biométrie, reconnaissance vocale et faciale…
Une logique qui vaudra tout autant en France, où 76% des 996 répondants (467 hommes ; 529 femmes) sont persuadés qu’il existe « une forte probabilité » que leurs données bancaires soient un jour dérobées. Une proportion comparable (71%) se fait cette réflexion sur le volet de l’identité numérique. En revanche, la sécurité des données sur les sites e-commerce n’inquiète « que » 57% du panel.
Au global, l’indice de préoccupation s’élève à 158/300 pour la sécurité sur Internet. On craint essentiellement les virus et le spam (160/300), mais aussi les fraudes lors de transactions en ligne (155/300). Seuls les Allemands et les Mexicains (165/300) se montrent plus inquiets, au contraire des Américains (112/300) et des Britanniques (100/300).
Cet éveil des consciences concourt à un sentiment général de vulnérabilité : les Français se disent particulièrement tracassés par la sécurité intérieure du pays et par les conséquences que pourrait avoir une épidémie virale. Ils estiment que l’accessibilité de nombreuses données en temps réel améliore la qualité des services qui leur sont délivrés… tout en les exposant à davantage de risques.
* Le périmètre de l’étude s’est étendu à l’Allemagne, l’Australie, le Brésil, la Colombie, l’Espagne, les Etats-Unis, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas,le Royaume-Uni… et la France, qui entre pour la première fois à l’index, succédant à la Belgique.
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